Thèse soutenue

La subjectivation de l'héritage traumatique de la Première guerre mondiale dans les régions du nord et de l'est de la France : [le lien de la mémoire]

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Auteur / Autrice : Caroline Dingeon
Direction : Philippe NivetPhilippe Spoljar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie clinique
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Jury : Président / Présidente : Silke Schauder
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Brackelaire, Laurie Laufer

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le regain d'intérêt suscité par le souvenir de la Grande Guerre interooge sur ce que nous portons encore en nous de ce conflit et sur la manière dont le traumatisme - longtemps dénié -, s'est transmis dans l'intersubjectivité des générations. L'observation des activités associatives liées au souvenir de la Guerre de 1914-1918 et les entretiens de recherche avec les adhérents "amateurs-historiens", a mis en évidence une "pulsion d'exhumer" (S. De Mijolla-Mellor, 2000), qui correspondait à la nécessité de subjectiviter l'héritage de 14-18. Les pratiques de fouilles et de recomposition des mémoires familiales font présumer l'un des effets destructeurs de la Guerre : une rupture dans la transmission entre les générations. Des situations cliniques ayant pour lieu les services psychiatriques d'hôpitaux publics ont permis d'étayer ces développements. Les tentatives de subjectivation de cet héritage, qui s'effectuent dans l'interface de l'individuel et du collectif, consistent à se rémémorer ce qui a été effacé, à reconstruire l'histoire et à la réinscrire, afin de restaurer la continuité des lignées et de recréer du lien. Le recours à la polyphonie intersubjective et à la sensorialité seraient deux voies empruntées pour subjectiver l'expérience traumatique de 14-18 et permettre la construction d'un récit transmissible dont l'enjeu est l'identité du sujet.