Thèse soutenue

Une société carcérale : la prison de la Conciergerie (fin XVIe-milieu XVIIe siècles)

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Auteur / Autrice : Camille Dégez
Direction : Denis Crouzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne
Date : Soutenance le 16/10/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris)
Jury : Président / Présidente : Yves-Marie Bercé
Examinateurs / Examinatrices : Denis Crouzet, Robert Descimon, Benoît Garnot, Françoise Hildesheimer, Olivier Poncet

Résumé

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La prison de la Conciergerie occupe une place particulière dans le paysage pénitentiaire parisien du XVIIe siècle. Elle accueille de nombreux prisonniers pour dette, les prisonniers jugés en première instance par l’une des juridictions siégeant dans Palais de la Cité, dont elle occupe les bâtiments, mais aussi et surtout les prisonniers en appel devant le parlement de Paris. A partir de l’analyse de parcours individuels de prisonniers et de personnels de la Conciergerie (les dynasties de concierges Regnoust et Dumont), reconstitués grâce aux archives criminelles et notariales, la thèse porte sur les relations sociales et les comportements au sein de la prison. Après une première partie consacrée à un état des lieux de la Conciergerie au début du XVIIe siècle, la deuxième partie met en avant les particularités de sa société carcérale : moins séparée du monde extérieur que les prisons actuelles, elle reproduit à petite échelle la société parisienne. Plutôt que sur une distinction rigoureuse entre hommes et femmes et entre catégories criminelles, son organisation est fondée sur la position sociale et la richesse. Les prisonniers régulent eux-mêmes leurs conflits, le plus souvent sans faire appel au personnel. Quant à l’univers socio-professionnel des gardiens, il ressemble beaucoup à celui des métiers parisiens par les relations à la fois solidaires et hiérarchisées entre le concierge et ses guichetiers et morgeurs. La troisième partie porte sur « l’aventure de l’évasion », révélatrice de l’importance du contexte social et culturel dans la décision, la préparation et l’exécution d’une telle entreprise.