Thèse soutenue

Le criminel asocial dans la littérature américaine de la seconde moitié du vingtième siècle

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Auteur / Autrice : Audrey Martel
Direction : Denise Terrel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 08/11/2013
Etablissement(s) : Nice
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice ; 1992-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés. UPR 3159 (Nice ; 2012-....) - Laboratoire Interdisciplinaire Récits, Cultures et Sociétés
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Georges-Claude Guilbert, Marie Liénard-Yeterian, David Roche

Résumé

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Qu’y a-t-il de commun entre Vladimir Nabokov, Norman Mailer, Don DeLillo, Cormac McCarthy et James Ellroy ? Ces cinq écrivains contemporains se sont intéressés au personnage du criminel asocial sur le territoire des États-Unis. Son existence repose sur le paradoxe propre à tout individu asocial : bien qu'il n'adhère pas aux conventions établies qu'il perçoit comme des entraves, il ne souhaite pas rompre les ponts avec la collectivité et refuse la vie en autarcie. S'il n'est donc pas antisocial, pourquoi fait-il le choix de l'asocialité ? Parce qu'il ne peut accepter ce qu'il perçoit comme des déviances dans le modèle de vie qui lui est proposé et qu'il va le remettre en question. Mais pourquoi serait-il de plus enclin à la criminalité ? La question est légitime dans la mesure où la relation entre criminalité et asociabilité n'est pas évidente alors que lier antisocial et criminel serait plus aisé car il y alors négation affirmée des lois de la société et volonté de s'en affranchir par l'action. A l'inverse, un asocial n'est pas nécessairement criminel. Cependant, chez les protagonistes des auteurs, ces deux caractéristiques vont de pair : peut-être sont-ils à la fois asociaux et criminels parce qu'ils ont décidé de vivre leur transgression en marge d'une société qui ne les satisfait pas mais qui ne les intéresse pas assez pour qu'il la combatte activement ? Ou peut-être trouvent-ils nécessaire de s'affranchir des lois pour exister dans le cadre qui leur est imposé et qu'ils ne cautionnent plus ? Il en résulte une écriture façonnée par ces questionnements et leurs nombreuses variations. Le corpus fait de biographies, récits fictionnels et non-fictionnels, entraîne une réflexion sur le modèle sociétal américain des années 50 à la fin des années 90 et plus particulièrement sur ses dysfonctionnements à l’origine de l’émergence de ce type de personnage qui devient alors l'instrument à visée démonstrative d'une littérature engagée.