Thèse soutenue

L'essence du corps. Science et philosophie à l'époque de Spinoza

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Auteur / Autrice : Andrea Sangiacomo
Direction : Pierre-François MoreauFilippo Mignini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 21/03/2013
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure en cotutelle avec Università degli studi (Macerata, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Lorenzo Vinciguerra
Examinateurs / Examinatrices : Lorenzo Vinciguerra, Maria Emanuela Scribano, Daniel Garber
Rapporteurs / Rapporteuses : Lorenzo Vinciguerra, Maria Emanuela Scribano

Résumé

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La thèse porte sur le statut du corps dans la philosophie de Spinoza. Une première partie de la thèse reconstruit la façon dont Spinoza thématise la corporéité, à partir du Court Traité et du problème de l’attribution à Dieu d’une nature étendue. En outre, on démontre aussi que la position qu’on trouve dans l’Ethique est le résultat d’un travail intellectuel qui n’était pas encore accompli au début de l’itinéraire de Spinoza. En particulier, on souligne qu’une meilleure réflexion sur les concepts de partie et du tout, sur la nature des passions et sur le concept de détermination sera essentielle à ce développement. Dans la deuxième partie de la thèse, on considère trois milieux de référence pour situer la pensée spinozienne par rapport aux enjeux de la nouvelle philosophie de la nature de la seconde moitié du XVIIe siècle. D’abord, on reconsidère le statut de la seconde partie des Principes de la philosophie de Descartes et on montre l’infidélité de Spinoza à Descartes sur plusieurs points. Il s’agit d’une infidélité systématique qui témoigne de l’effort spinozien pour donner une cohérence à l’usage du concept cartésien le plus ambigu, celui de détermination. Ensuite, on montre que tout en essayant de poursuivre dans cette ligne, Spinoza peut avoir trouvé chez Hobbes des instruments intellectuels importants. Il s’agit surtout de l’usage que Hobbes fait du concept de mouvement comme véritable essence de tout phénomène physique, dont résulte sa conception du conatus. Cependant, on démontre aussi le désaccord entre la conception hobbesienne de la causalité et la position définitive de Spinoza. A ce propos, on propose de reconsidérer la pensée de Robert Boyle comme l’autre source décisive qui permet à Spinoza de développer sa réflexion physique plutôt du coté de l’activité des corps. Ce faisant, on souligne – en troisième lieu – que Spinoza va s’opposer au développement majeur du cartésianisme de ces années, c’est-à-dire l’occasionalisme, surtout dans la forme que lui avait donnait Arnold Geulincx.