Thèse soutenue

Un TOC ou des TOC ? : apport clinique et thérapeutique à la compréhension de la psychobiologie du trouble obsessionnel compulsif

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Auteur / Autrice : Nematollah Jaafari
Direction : Roger GilJean-Pierre Olié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychiatrie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Poitiers

Résumé

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Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) en tant que pathologie homogène est caractérisé par l’association d’obsessions et de compulsions. Les obsessions sont des pensées, idées, ou images intrusives générant chez le patient de l’anxiété. Les compulsions correspondent à des comportements répétitifs ayant pour objet de neutraliser l’anxiété générée par les obsessions. Bien que le patient ait conscience du caractère absurde de ses symptômes, il doit les réaliser. La maladie entraîne une altération marquée de la qualité de vie des patients et un coût socio-économique important. Le traitement repose sur une prise en charge en thérapie cognitivo-comportementale associée à des traitements antidépresseurs pouvant être potentialisés par des traitements neuroleptiques ou thymorégulateurs. Une certaine proportion de patients (40-60%) reste symptomatique malgré un traitement bien conduit, et certains présentent une forme si sévère qu’elle conduit à un handicap majeur et représente un enjeu de santé publique. La stimulation magnétique transcrânienne répétée et la stimulation cérébrale profonde du noyau subthalamique pourraient constituer une option thérapeutique pour la prise en charge de ces patients résistants. Ces techniques thérapeutiques non invasive et invasive, respectivement, offrent l’opportunité d’une approche thérapeutique novatrice, basée sur la physiopathologie de cette pathologie, et permettent de moduler sélectivement les dysfonctionnements des réseaux de neurones cortico-striato-pallido-thalamo-corticaux, limbiques et associatifs impliqués dans la genèse des symptômes. Bien que ces techniques thérapeutiques soient efficaces, 10 à 20% des patients ne répondent pas à ces traitements. Notre hypothèse est que, probablement, le TOC est une pathologie hétérogène et que certaines formes cliniques ne répondent pas aux traitements. Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons choisi deux facteurs : les signes neurologiques mineurs (SNM) et l’insight. En utilisant la définition du TOC en tant que pathologie homogène, nous avons trouvé des signes neurologiques mineurs associés au TOC mais sans aucune corrélation avec la réponse thérapeutique. L’utilisation d’une définition hétérogène du TOC a permis de démontrer que les patients vérificateurs à faible insight présentaient plus de vérifications et avaient des troubles de la mémoire du travail. Il nous semble important de développer des travaux en considérant le TOC comme une pathologie hétérogène et d’aller vers une définition dimensionnelle de cette pathologie.