D’encre et de sang. Politiques jésuites de l’écrit dans les premiers temps de la mission anglaise de 1580 à 1610
Auteur / Autrice : | Gaëlle Serena |
Direction : | Pierre Iselin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance le 24/11/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Franck Lessay |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Brioist, Jean-Pierre Moreau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude interroge la place de l’écrit et des actes d’écriture lors de la première mission jésuite en Angleterre, de 1580 à 1610. Lettres, autobiographies et pamphlets s’inscrivent dans un programme mis en place par les supérieurs de l’ordre, visant à l’édification des catholiques anglais et au dénigrement du gouvernement d’Élisabeth auprès des peuples européens. À la fois outils de propagande et seuls moyens d’information possibles entre l’île et le continent, les écrits missionnaires permettent à leurs auteurs de donner corps à la communauté récusante clandestine, ainsi qu’à la mission elle-même. La circulation de ces textes, tant en Angleterre que sur le continent, trace ainsi les contours d’une communauté dont l’existence est étroitement liée à la production de l’écrit. Mais, si elle détournée, la trace peut devenir arrêt de mort, révélant l’identité de celui qui l’a produite aux yeux de l’intrus qui la déchiffre. Pourtant, les jésuites ne cessent d’écrire malgré le danger que cela représente. L’acte d’écriture semble alors dépasser la seule visée programmatique pour revêtir une dimension ontologique, permettant à l’auteur de dépasser le traumatisme de l’expérience immédiate et de renouer avec sa propre identité, mise en mal par l’exil, la prison ou la perspective de l’exécution.