Thèse soutenue

Les figures androgynes à la Renaissance : l'ambiguïté sexuelle dans l'art et la théorie artistique au XVIe siècle

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Auteur / Autrice : Élisa de Halleux
Direction : Philippe Morel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Cette thèse a pour objet un phénomène artistique resté très largement inexploré à ce jour : la représentation de figures androgynes dans l'art de la Renaissance. Centrée sur l'art italien du Cinquecento, elle s'attache aussi à la production artistique pragoise, ainsi qu'à celle d'autres artistes nordiques et de l'école de Fontainebleau. On y voit en quoi l'homme féminin et la femme masculine sont deux incarnations, ou plutôt deux élaborations, d'une même idée : l'harmonie des contraires. Le concept clef de cette recherche est en effet celui de la concordia discors, principe fondamental s'il en est pour la pensée de l'époque. En enquêtant sur la genèse et la signification de l'androgynie, il s'agit d'engager une réflexion sur la spécificité des images. La première partie envisage des couples de figures androgynes à la lumière du motif philosophico-religieux de l'« androgynie originelle» et des conceptions néoplatoniciennes de l'amour. Elle est consacrée à des eprésentations mythologiques et à plusieurs figurations d'Adam et Ève. La seconde partie examine le fonctionnement plastique et symbolique de l'androgynie à travers des figures tant profanes que sacrées, en particulier : Cupidon, Hercule, le Christ, la Fortune. La troisième partie concerne les pratiques et les théories artistiques. Il s'agira de montrer comment l'androgynie résulte de pratiques d'imitation et de détournement des modèles antiques et contemporains; comment elle est une spécificité de l'art maniériste; et enfin comment se façonne à travers elle une certaine esthétique, qui connaît différentes déclinaisons, et est alors très présente - quoique de manière implicite - dans les traités artistiques.