Thèse soutenue

Apprendre l'orthographe française quant on est étudiant allophone

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Auteur / Autrice : Martha Makassikis
Direction : Jean-Christophe Pellat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Strasbourg

Mots clés

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Résumé

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L’objectif de notre recherche est de mieux saisir la manière dont les étudiants allophones apprennent l’orthographe française afin de leur proposer un enseignement / apprentissage de cet aspect de l’écrit qui leur soit adapté. Apprendre l’orthographe française revient à s’approprier un objet systémiquement organisé, via un processus complexe qui reste en partie inconscient. Lorsqu’on est endophone, la conscience épilinguistique qu’on a de sa langue maternelle sert de socle au développement de la conscience métalinguistique de cette même langue. Lorsqu’on est étudiant allophone, ce sont les consciences épi- et métalinguistique de sa langue maternelle qui servent de base à l’acquisition des consciences épi- et métalinguistique de la nouvelle langue. (Voir illustration ci-contre. ) Ce décalage d’une part entre la conscience épilinguistique de sa langue et celle de la langue à acquérir, d’autre part entre la conscience métalinguistique de sa langue maternelle et celle de la nouvelle langue, explique le « handicap » phonologique mais aussi l’avantage morphosyntaxique que les apprenants rencontrent généralement dans le domaine de l’écrit en langue étrangère. 1 Sur le plan orthographique, en découlent deux pistes intéressantes : les apprenants allophones rencontreraient des difficultés à discriminer auditivement, puis à écrire les phonogrammes spécifiques à la nouvelle langue et qui n’existent pas dans leur langue maternelle ou dans les autres langues de leur connaissance.  Ils auraient en contrepartie une plus grande facilité à noter les logogrammes et les lettres étymologiques et historiques, surtout lorsque les formes équivalentes de ces graphèmes sont audibles dans leur langue de référence. La vérification de ces hypothèses s’est faite au moyen de trois expérimentations : une analyse de copies (Exp. 1), un exercice à trous portant sur la graphie des homonymes (ou logogrammes), suivi d’un court entretien (Exp. 2), et une dictée (Exp. 3). Elle a permis l’élaboration d’outils orthographiques mieux adaptés au public cible allophone, car prenant en compte son rapport à sa langue maternelle.