Thèse soutenue

L’importance de la vulnérabilité : essai sur la signification et les implications de la catégorie de vulnérabilité dans la philosophie morale et politique contemporaine

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Auteur / Autrice : Marie Garrau
Direction : Christian Lazzeri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 18/11/2011
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Haber
Examinateurs / Examinatrices : Christian Lazzeri, Stéphane Haber, Philippe Chanial, Claude Gautier, Cécile Laborde, Serge Paugam
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Chanial, Claude Gautier

Résumé

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Les usages de la catégorie de vulnérabilité se sont multipliés ces dernières années, dans le champ de la philosophie morale et politique, ainsi que dans le champ des sciences sociales. Partant de l’hypothèse selon laquelle ces usages signalent l’émergence d’une nouvelle conception du sujet, distincte de la conception qui sous-tend la tradition politique libérale mais aussi la tradition morale de l’autonomie comme maîtrise de soi, ce travail tente de cerner la signification de cette catégorie et d’analyser les implications éthiques et politiques d’une anthropologie du sujet vulnérable. Confrontant les conceptions de la vulnérabilité que l’on peut dégager des travaux de Martha Nussbaum, d’Axel Honneth et des théoriciennes du care telles que Carol Gilligan et Joan Tronto, il soutient que la catégorie de vulnérabilité doit être comprise comme une catégorie duale : d’un point de vue anthropologique, elle renvoie à la situation d’exposition et de dépendance dans laquelle se trouvent les sujets humains en tant que sujets incarnés et relationnels et signifie que l’autonomie qui leur est accessible dépend fondamentalement de la manière dont les autres se rapportent à eux ; d’un point de vue sociologique, elle désigne les effets subjectifs induits par des situations sociales dans lesquelles les sujets sont privés des conditions nécessaires au développement et au maintien de leur autonomie. Cette conception de la vulnérabilité est ensuite vérifiée négativement par le biais d’un examen des approches sociologiques de la vulnérabilité, plus particulièrement des sociologies de la désaffiliation, de la disqualification sociale et de la domination. Enfin, elle est mise au service d’un retour à la théorie normative dont l’enjeu est de dégager les principes et les institutions d’une société qui prendrait en compte la vulnérabilité des sujets dans sa double dimension. Dans ce cadre, nous soutenons que le néorépublicanisme de Philip Pettit peut, à condition d’intégrer les apports des théories du care et de la reconnaissance, permettre de poser les bases d’une politique de la vulnérabilité visant la promotion des conditions relationnelles et sociales de l’autonomie.