Thèse soutenue

Les rébellions touarègues du Niger : combattants, mobilisations et culture politique

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Auteur / Autrice : Frédéric Deycard
Direction : Christian Coulon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 12/01/2011
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Pessac, Gironde ; 1995-2011)
Jury : Président / Présidente : René Otayek
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Maupeu, Céline Thiriot
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre-Marie Decoudras, Francisco Letamendia

Résumé

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Cette thèse a pour but de comprendre pourquoi et comment les rébellions touarègues du Niger se forment, se pérennisent et réapparaissent malgré une efficacité marginale dans l’accomplissement de leurs buts politiques. L’analyse des mobilisations est fondée sur une approche sociohistorique qui en montre les tendances longues et permet de resituer les facteurs de déclenchement des mouvements récents. On voit apparaître une porosité entre les temps de guerre et de paix qui permet au rebelle de conserver un statut et à la rébellion d’évoluer sous l’effet conjugué des influences extérieures et de la créativité politique de ses acteurs. Au-delà de la temporalité du conflit s’est développé un répertoire culturel qu’on peut définir comme une culture politique rebelle. On montre d’abord qu’il existe depuis les premières rencontres avec la France une histoire de résistance qui s’inscrit dans un cadre politique plus complexe que généralement décrit et installe durablement une représentation du combattant. On voit ensuite que ces processus se réalisent dans la rébellion des années 1990, qui a mobilisé des combattants aux parcours sociologiques divers favorisant l’émergence de son influence après les accords de paix. Enfin, la rébellion et les rebelles en tant qu’acteurs politiques se pérennisent dans une culture politique, qui est renforcée par la voix de la diaspora et enfin par le monde occidental, dans un jeu de miroir constant et éminemment productif. Ce travail privilégie une « approche par le bas » qui situe les rebelles au centre des analyses. Au-delà du cas nigérien, cette approche critique les analyses unidimensionnelles des conflits dominantes dans le monde académique et les institutions du développement.