Thèse soutenue

Essai sur l'action publique

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Auteur / Autrice : Julie Segaud
Direction : Gérard Clément
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit privé
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Reims

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Depuis de nombreuses années, divers phénomènes préoccupent les pouvoirs publics et les milieux judiciaires. A savoir non seulement la lenteur de la justice pénale, mais plus encore son inadaptation aux réalités et aux exigences du monde moderne. L’action publique, dont le concept réside en le pouvoir reconnu au Ministère public et à la victime de déclencher l’action publique, tend par la poursuite et la répression des infractions, à satisfaire les intérêts publics lésés par celles-ci. Pourtant, pour de nombreux délits de petite et moyenne gravité, l’absence de réponse pénale, tardive et souvent inadaptée entraîne un sentiment d’impunité chez les auteurs des faits, une impression d’abandon chez les victimes. Face à ces problèmes qui ne sont pas propres à la France, les pouvoirs publics ont renforcé les moyens de la justice, recherché des solutions pour accélérer les procédures, les diversifier et en améliorer les résultats. Désormais, le magistrat du Parquet n’est plus seulement considéré comme le titulaire imposé par les textes d’une action publique indisponible. En charge d’un nouveau métier, il est également décrit comme étant au coeur d’un réseau de négociations, à travers lequel prévalent des objectifs contemporains de célérité et d’efficacité répressive. La présente thèse tend à démontrer que, derrière les apparences d’un modèle autoritaire, se profile un nouveau modèle de l’action publique, ne reposant plus uniquement sur le droit de punir, à travers lequel s’entrecroisent une fonction pédagogique et consensuelle de la réponse pénale. Outre le ministère public, la victime représentée encore par une association représentant les intérêts collectifs d’un groupe, peut également mettre en mouvement l’action publique. De simple demandeur de dommages et intérêts, elle devient un véritable agent de répression, cherchant avant tout la reconnaissance de la culpabilité de l’infracteur. La démonstration de cette thèse, centrée principalement sur les multiples bouleversements ayant affecté récemment notre procédure pénale française, présente d’une part une unique action publique, dont l’initiative et l’exercice sont partagés entre le Ministère public et la victime. D’autre part, une action renforcée et diversifiée permettant, en opportunité, d’adapter la réponse pénale en fonction de la gravité de l’infraction et des personnes, que sont le Ministère public et la victime, et ce afin de choisir l’orientation décisionnelle la plus adaptée à la situation de ces deux protagonistes, et dont l’aboutissement résidera en l’exécution effective des peines.