Thèse soutenue

La pensée en souffrance

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Auteur / Autrice : Patrick Kabakdjian
Direction : François Guery
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Lyon 3

Mots clés

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Résumé

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« L’angoisse devant le questionnement pèse sur tout l’Occident. » Le moment est venu de penser l’être à partir de lui-même : nous sommes dans le Tournant, nous sommes le Tournant. Quelle pensée pour prendre la relève de la métaphysique ? La pensée, aujourd’hui, ne peut être qu’en souffrance, en attente de l’autre pensée, la préparant. Elle doit répondre au besoin de renouveau d’une humanité exténuée par la toute-puissance du Dispositif. Pensée en gésine qui, en réexaminant tous ses fondements s’efforce de se dépasser elle-même. La pensée de l’être est le souci porté à l’usage de la langue. L’urgence est de se mettre en état d’éprouver la détresse en tant que détresse. Commencer par l’état des lieux de la pensée occidentale : le nihilisme comme dernier rejeton de la métaphysique. À l’époque de l’accomplissement du nihilisme : jeter le regard dans ce qui est autour du monde. L’analyse existentiale ouvre la possibilité d’un bon usage du monde ; à quoi répond et correspond un bon usage de la pensée : penser l’Ouverture et la Clairière. Radicalisation de la finitude, horizon indépassable de l’essence de l’homme, et de celle de l’être. Seule la parole poétique peut indemniser la terre de l’emprise du Dispositif. La parole se révèle être la substance même de l’Événement ; en elle la pensée en souffrance trouve son régime d’apaisement. La pensée de Heidegger est un entretien infini avec la possibilité de s’excéder elle-même. Sensible jusqu’à l’extrême à l’inquiétude foncière de l’exister, Heidegger l’est tout autant au malaise généralisé de notre époque devant son destin. Prendre en garde l’essence adversative de l’être qui se déploie aujourd’hui comme Dispositif pour répondre au besoin de réinvestir la vérité de l’être. La Promesse peut rester inaccomplie : souffrance lancinante de la pensée aujourd’hui. La circularité utilitaire de l’exploitation de l’étant peut s’installer définitivement comme le processus permanent de production de l’im-monde. Ce qui jaillit du langage, pour peu que l’homme y apporte ses soins, illumine l’éclaircie de son séjour parmi la beauté des choses et du monde.