Thèse soutenue

Rôle des protéines IbeA et IbeT dans les propriétés d'adhésion de la souche d'Escherichia coli pathogène aviaire BEN2908

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Auteur / Autrice : Mélanie Cortes
Direction : Maryvonne Moulin-Schouleur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie, spécialité Infectiologie et vaccinologie
Date : Soutenance le 20/10/2008
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Santé, sciences, technologies (Tours)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : SST/INRA-N UR86 - BioAgresseurs, Santé, Environnement
Jury : Président / Présidente : Jean-Francois Guillot
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Germon, Jean-Claude Lazzaroni
Rapporteurs / Rapporteuses : Chantal Le Bouguenec, Christine Martin

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Escherichia coli est une espèce bactérienne à multiples facettes. En effet, certaines souches sont présentes à l’état commensal au niveau intestinal, ou sont utilisées comme probiotiques. À l’inverse, d’autres souches sont responsables d’infections intestinales ou extra-intestinales chez l’Homme et les animaux à sang chaud. Les souches d’E. coli pathogènes extra-intestinales (ExPEC) sont responsables de nombreuses maladies infectieuses (méningites néo-natales, infections urinaires, septicémies ou infections respiratoires). Plusieurs facteurs de virulence ont été identifiés chez les souches ExPEC (adhésines, invasines…) et notamment la protéine IbeA, mise en évidence dans une souche isolée d’un cas de méningite néo-natale humaine. Le gène ibeA est retrouvé chez différentes souches ExPEC, dont certaines d’origine aviaire. Il est localisé au sein de l’îlot génomique GimA, sur un des quatre opérons de cet îlot, entre ibeR codant un potentiel régulateur et ibeT codant un potentiel antiporteur. La protéine IbeA a été décrite comme jouant un rôle dans l’invasion bactérienne des cellules endothéliales microvasculaires de cerveau humain (HBMEC). Afin de mieux comprendre le rôle d’IbeA dans le processus infectieux et l’invasion cellulaire, nous avons étudié l’implication d’IbeA dans l’adhésion de la souche ExPEC d’origine aviaire BEN2908 puis tenté de déterminer la localisation de cette protéine et son lien avec la protéine IbeT. L’étude phénotypique comparative de la souche BEN2908 et de son mutant ?ibeA nous a montré qu’IbeA intervenait dès le stade de l’adhésion aux HBMEC. Des tests d’adhésion en absence des fimbriae de type 1 (adhésine majeure de notre souche) nous ont montré que dans ce contexte, IbeA n’avait pas d’action sur l’adhésion. Ce résultat nous a suggéré qu’il pouvait y avoir une baisse d’expression des fimbriae de type 1 à la surface bactérienne dans un mutant ?ibeA, ce que nous avons montré par dots blots. Pour comprendre comment IbeA entraînait une modification de l’expression des fimbriae de type 1, nous nous sommes intéressés au contrôle de l’expression des gènes de l’opéron fim. Nous avons ainsi montré que le promoteur de ces gènes, localisé sur un élément invertible, était préférentiellement dans une orientation ne permettant pas la transcription des gènes fim dans un mutant ?ibeA. Nous avons ensuite mis en évidence chez le mutant ?ibeA une baisse de l’expression des gènes fimB et fimE qui codent pour deux recombinases participant au contrôle de l’orientation de l’élément invertible. Ces baisses d’expression de fimB et fimE pourraient expliquer la diminution d’expression des fimbriae de type 1 dans le mutant ?ibeA. Enfin, des phénotypes similaires à ceux du mutant ?ibeA ont été observés chez un mutant ?ibeT. La localisation d’IbeA est indispensable pour comprendre comment cette protéine peut agir sur l’expression des recombinases FimB et FimE. Nous avons localisé IbeA dans le compartiment cytoplasmique, mais l’incertitude sur la fonctionnalité d’IbeA dans les constructions génétiques utilisées nécessite de confirmer ces premiers résultats. Enfin, nous avons recherché un rôle métabolique pour IbeA et IbeT étant données les homologies d’IbeT avec des transporteurs de composés carbonés. Nous avons observé qu’un mutant ?ibeT présentait un retard de croissance par rapport à la souche sauvage et au mutant ?ibeA dans des cultures en milieu minimum avec du fumarate, du succinate, du malate ou de l’aspartate comme seule source de carbone. Ces résultats suggèrent un lien entre le métabolisme de certains dicarboxylates, l’expression des fimbriae de type 1 et les protéines IbeA et IbeT. Ils ouvrent de nombreuses perspectives pour la compréhension du mécanisme d’action d’IbeA et IbeT.