La politique de germanisation en Lorraine annexée (1870-1914) : cultures et enjeux identitaires
Auteur / Autrice : | Lionel Metzler |
Direction : | Alfred Wahl |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 26/10/2007 |
Etablissement(s) : | Metz |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Perspectives Interculturelles : Ecrits, Médias, Espaces, Sociétés (PIEMES) (Metz-Nancy) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire |
Jury : | Président / Présidente : François Roth |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Dard, Etienne François, Rainer Hudemann, Sylvain Schirmann |
Mots clés
Résumé
En 1870, le département actuel de la Moselle était annexé au nouvel État allemand et devenait l'une des présidences de la Terre d'Empire d'Alsace-Lorraine. Cette incorporation provoqua la mise en œuvre d'une politique d'acculturation à visée identitaire, le germanisation, destinée à faciliter l'intégration des populations lorraines au Reich et à susciter leur adhésion au projet national allemand, en passant par la promotion d'une identité régionale. Néanmoins, dès 1870, au-delà de cette volonté clairement affichée, les objectifs à atteindre firent débat, de même que les analyses, souvent controversées, relatives à l'état d'esprit des indigènes. Or, de ces objectifs et de ces analyses dépendaient les moyens que l'administration mettait en œuvre pour assurer la réussite de sa politique d'acculturation. «La» germanisation ne fut donc pas une construction consensuelle, dont les objectifs et les moyens furent une fois pour toute fixés au début de l'annexion. Cette politique et ses inflexions sont ici essentiellement abordées à travers les évolutions du milieu associatif. Cette forme de sociabilité, alors en plein essor, constitue en effet un observatoire privilégié d'analyse des politiques, des pratiques et des représentations culturelles. Elle se situe dans un espace particulier, fruit des aspirations de la population pour certaines pratiques culturelles, mais également résultat d'une réglementation révélatrice de la politique culturelle à visée identitaire d'un État national. Elle témoigne aussi plus généralement du rapport complexe qui existait entre État et espace public des opinions, au moment où la société se démocratisait et entrait dans l'ère de la culture de masse