Howard Winchester Hawks (1896-1977) : la trace du retrait
Auteur / Autrice : | Jean-Michel Durafour |
Direction : | Jacques Aumont |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Résumé
L'esthétique du cinéaste hollywoodien Howard Winchester Hawks (1896-1977) est structurée par une vision du monde élaborée à partir de l'interaction immanente de deux paramètres apparemment paradoxaux : une méthode, la reprise; un instrument, le retrait. Conformément à l'essence de la répétition comme créatrice de différence, la reprise hawksienne (des thèmes, des syntagmes, des répliques) ne s'identifie pas à la réitération duplicative mais fonde une ontologie de l'effacement par un ajout qui retranche. Ce qui est n'est que parce qu'il est repris, c'est-à-dire réaffirmé dans son évanescence. Dès lors, le monde hawksien est traversé par un triple retrait, constitutif de l'humanité de l'homme qu'interroge l'artiste dans un geste critique à l'égard de l'idéologie américaine (notamment emersonienne) : hors de la nature, hors de la société, hors du moi-même. Le cinéma est ainsi, à cette occasion, réinterrogé à la lumière de sa capacité, par l'homme, à nous amener à la révélation de l'être.