La Géorgie indépendante et ses voisins caucasiens : enjeux identitaires et recomposition géopolitique (1989-2002)
Auteur / Autrice : | Sylvia Serrano |
Direction : | Jean Radvanyi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Mots clés
Résumé
Comment un Etat issu de l'URSS, à la taille, l'expérience diplomatique et l'autonomie d'action limitées, justifie son identité souveraine et détermine sa politique extérieure ? Le cas de la Géorgie est intéressant en raison de sa fonction de "verrou" géostratégique du Caucase, de la place qu'elle occupait dans l'empire, de sa construction territoriale, mais aussi parce qu'il interroge le rôle des constructions identitaires. Après une évocation de l'héritage et des auto-perceptions géorgiennes, sont étudiées les relations avec la Russie, perçue comme la principale menace pour la souveraineté et souvent présentée comme la source de toutes les difficultés de l'Etat indépendant, en particulier des conflits "ethniques". Parallèlement, elle est investie d'une mission particulière, en raison d'une "dette" historique et de son poids dans la région. Les relations avec les autres voisins caucasiens sont secondes tant le projet politique géorgien est dominé par la volonté de s'extraire d'une région vue comme la source de l'aliénation et contrariant "l'identité profonde" de la nation. Ce désintérêt amène parfois à un déni de facteurs fondamentaux, telle la forte présence de minorités partageant la même identité ethnique que les Etats voisins. L'engagement accru de la communauté internationale, lié notamment au transit des hydrocarbures et au conflit tchétchène soulève ainsi des espoirs et renforce l'identification occidentale des Géorgiens. Les acteurs locaux tentent de tirer profit des nouveaux agendas internationaux. L'inscription de préoccupations locales dans le cadre des priorités " globales " illustre ainsi la complexité de la construction d'enjeux internationaux.