Auteur / Autrice : | Delphine Balvet |
Direction : | Jean-Baptiste Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie et anthropologie |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le présent travail participe à une étude de la consommation des productions agricoles et alimentaires locales dans le contexte français actuel de forte valorisation et d'engouement pour les produits dits de terroir. Il propose de mieux comprendre le statut accordé par les "consommateurs-connaisseurs" à ces aliments, en prenant comme fil d'Ariane les consommateurs de la Bresse de l'Ain (Rhône-Alpes). La thèse cherche à montrer comment l'attention du consommateur vis-à-vis de ce qu'il mange est d'autant plus soutenue, et l'aliment d'autant plus appréciable, que la proximité physique et mentale avec le produit et son système de production est grande. L'approche ethnographique met alors en évidence en quoi la consommation de cette catégorie d'aliments suppose la maîtrise d'un certain nombre de savoirs et savoir-faire, tant en terme de mode de consommation que de préparations culinaires ou d'identification du produit, connaissances qui donnent sens à l'acte d'incorporation. Elle s'attache aux pratiques et représentations autour de ces aliments, en les resituant au sein de l'ensemble du système alimentaire local et en privilégiant leur caractère dynamique. Relevant avant tout de l'intimité domestique, les productions locales peuvent néanmoins être extériorisées : les processus de mise en exposition supposent des procédures de sélection qui construisent un décalage entre alimentation privée et alimentation publique, entre "dire" et "faire". Mais en Bresse, ces processus ne prennent que rarement la forme de patrimonialisation.