Thèse soutenue

L'humour de l'exil dans les oeuvres de Romain Gary et celles d'Isaac Bashevis Singer

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Auteur / Autrice : Jean-François Pépin
Direction : Judith Stora-Sandor
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Résumé

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L'etude portant sur l'humour de l'exil dans les oeuvres de r. Gary et celles d'i. B. Singer revient a s'interroger : comment un exil peut-il etre rendu par un phenomene aussi volatile que l'humour ? la distance entre les termes se reduit si nous precisons de quel exil il est question. Il est ontologique. Les personnages de gary, ceux de singer, sont en quete permanente de leur propre humanite. L'exil tient pour eux dans l'espace d'une double interrogation : pourquoi suis-je si peu humain ? pourquoi autrui ne l'est-il pas davantage ? un premier chapitre s'attache a l'infirmite d'etre un homme, l'insupportable condition humaine, les tentatives pour parvenir a sortir de l'humain, l'eventualite d'un organe manquant de l'humanite, le desir de l'aventure de la fraternite, enfin le constat d'un humain semblable a l'inhumain. L'humour employe y est proche du comique, le rire l'arme principale. Le second chapitre evoque une premiere mutation, celle de l'homme-bete en homme-sexe, ou le cheminement de l'inhumain a l'humain par l'humour. Le troisieme chapitre reprend la formule fameuse de s. De beauvoir, on ne nait pas humain, on le devient. Les productions humaines y demontrent leur inanite. Les sciences, les arts, les lettres sont au mieux les + maquilleurs de l'humanite ;. Peut-on confier ce role aux religions ? la reponse s'avere bien sombre, selon singer, dieu n'a pas cree l'homme humain, pour gary, le christ lui-meme a echoue a le rendre tel. Le quatrieme chapitre est consacre a la solitude de l'inhumain. Pourquoi l'homme ne peut-il accepter son exil de lui-meme ? l'intolerable solitude, les aspirations de l'ame, la colere contre dieu expliquent ce refus, mais ne fournissent ni solution, ni refuge. Confronte a leur finitude, a l'echec des creations de l'homme pour le guider vers l'humain, mures dans la solitude, les personnages optent dans le cinquieme chapitre pour le desir, celui de bien faire l'humour ensemble, de predire le partenaire futur, l'homme humain, par greffe d'organe, piqures, ou disparition de l'espece presente, fruit d'une erreur divine, au profit de l'homme veritable. Cette attente est en realite marge, refuge, lieu de l'humain incree en nous, inexprime. L'espoir de le reveler un jour est manifeste dans la seule activite pleinement humaine, aimer, espace de liberte, de creation de l'humain.