Thèse soutenue

Paracelsisme et alchimie en France à la fin de la Renaissance (1567-1625)

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Auteur / Autrice : Didier Kahn
Direction : Marc Fumaroli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette étude de la réception de l'alchimie et des doctrines de Paracelse en France en établit d'abord une chronologie précise, détaillant les débuts de l'histoire du livre alchimique et du "renouveau paracelsien". On y reconstitue l'historique des querelles suscitées par ces publications, la biographie de plusieurs personnages, tel Joseph du Chesne ou Étienne de Clave, et l'on ruine la légende selon laquelle Descartes, de retour d’Allemagne, aurait été suspecté de rosicrucianisme. Puis les cercles alchimiques sont étudiés sous l'angle du mécénat princier et des réseaux de l'europachemica. Le vaste cercle de relations de jacques Gohory, le mécénat alchimique de Charles IX, d'Henri III, de François de Valois, de Louis de Gonzague-Nevers et d'Henri IV sont analysés, comparés entre eux et avec ceux des mécènes allemands de l'alchimie. On voit ainsi apparaitre une véritable respublica chemica installée au cœur de la grande république des lettres. Vient ensuite une étude des idées attaquées au cours des querelles présentées en première partie. Les querelles médicales, la question de la transmutation, celle de la théorie de la matière révèlent la prédominance dans ces débats de la question religieuse. On étudie alors les riches relations entre alchimie et mystique, puis entre alchimie et libertinisme, enfin entre réforme et alchimie, pour constater l'envahissement progressif de cette discipline par des formes de spiritualité s'érigeant parfois en contre-églises. L'éclairage des querelles d'ordre littéraire amène enfin à conclure qu'à la fin de la Renaissance, l'alchimie exerce souvent un véritable pouvoir de fascination sur ses contemporains. Elle le doit surtout à sa capacité à épouser le mouvement de son temps : en se saturant de religiosité, en trouvant un équilibre entre la nécessité de s'enraciner dans une tradition antique et respectable et sa vocation à innover, enfin en proposant une forme alternative d'encyclopédie.