Thèse soutenue

"Moi qui suis laid. . . " : Jules Barbey d'Aurevilly et la laideur

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Auteur / Autrice : Marguerite Champeaux-Rousselot
Direction : Philippe Berthier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

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Résumé

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Barbey confie qu'il écrit dans la souffrance née de railleries parentales sur sa laideur entendues depuis toujours, diverses circonstances lui faisant croire aussi que ses parents n'auraient pas été fâchés qu'il meure sitôt ne. . . Influence par son éducation (mysticisme de la beauté, théologie d'un dieu dispensateur des dons etc. ) Mais révolte, il se rebâtit une esthétique : il se libère peu à peu de la "fausse" beauté, cruelle, qui rend objet (physiognomonie, dandysme-carcan ; masque-prison ; coquetterie superficielle; l'androgynie-révolte), grâce à des arguments varies (signe ou cause de malheur, de bêtise, perfection froide, passagère, trompeuse, maligne etc. ); il édifie le laid comme de sel de la beauté, vérité des êtres, critère d'intelligence et bonté etc. , et, s'échappant de l'impasse de l'extrême, revient à son amour profond et naturel de la beauté pour la saluer divine, la religion étant le moyen suprême de la relativiser. . . Tout ceci avec les contradictions des désirs. Par un mécanisme de sublimation réussie, la révolte contre les railleries explique le désir de séduire par l'oral, puis l'écrit, le mot d'esprit, la critique, la critique d'art ; les rêves inassouvis ont suscité, eux, le roman, ses thèmes transversaux (niobe), les structures et le style. Donner aux autres du plaisir par son œuvre et être un critique d'art renforcent aussi l'image de soi, à l'encontre du jugement parental. . .