Thèse soutenue

Le geste et la représentation de l'univers : étude sur la signification et la portée du geste dans la communication inter-individuelle, la constitution du tissu social, l'interprétation du monde et l'écriture poétique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean-Claude Perisse
Direction : Marie Cariou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1992
Etablissement(s) : Lyon 3

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Le geste est un vecteur de communication privilegié par les comédiens, les orateurs, les personnalités politiques ou historiques : il accompagne, modalise, contredit éventuellement le contenu sémantique d'un message. Même hors discours, sous le regard d'autrui, la façon dont on habite corporellement le lieu et l'instant présents se traduit en signification. Les signes gestuels, selon leurs médiums d'expression, ne sont pas une traduction du linguistique sur un autre registre, mais ils composent avec lui et entre eux, en relation avec les déterminismes sociaux. Le contexte "dialectal" ainsi créé implique un mode d'apprentissage des modèles de conduite par imprégnation progressive. L'Amérique et le Moyen âge ont mis en oeuvre une véritable axiologie du geste : elle présente ensuite les valeurs normatives illustrant une société "parfaite" (autoproclamée), comme la société de cour. On enseigne au corps à devenir message, c'est-à-dire souvent mensonge, d'ailleurs dénonce par les moralistes. Ce simulacre illustre par le comédien, le dandy, l'histrion, le courtisan, passe pour un texte évident dans la physiognomonie. A l'opposé, l'Orient illustre l'aptitude du geste à nous mettre en communication avec l'univers. Peinture, nourriture, écriture, présentent l'idéal d'un signe vécu comme son double. Le geste y coïncide avec le devenir sur place du monde, et se fait instrument de divination dans le yi king. En fait, il correspond à la recherche de la "voie", et trouve son illustration parfaite dans l'art martial, entre mystique et esthétique. Avec la création poétique cependant, le sens prend corps et vie. L'écriture et la lecture sont alors une mimesis de la création : l'oeuvre ne met pas en rapport l'univers des signes avec celui. . .