Du taylorisme au post-taylorisme : l'analyse des relations sociales dans une grande entreprise métallurgique de Limoges

From taylorism to post-taylorism : an analysis of social relations in a big metallurgic corporation in limoges

• Auteur / Autrice : Jean-Pierre Hierle
• Direction : Jean-Paul Molinari
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie
• Date : Soutenance en 1993
• Etablissement(s) : Nantes
• Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Nantes. Département de sociologie

Mots clés

Mots clés contrôlés

Renault (automobiles)

Limoges (Haute-Vienne ; agglomération)

Culture d'entreprise

Sociologie

Organisation du travail

Résumé

L'objectif de notre travail est d'analyser les mutations historiques de la culture d'entreprise en nous appuyant sur l'etude d'une entreprise particuliere (dont la derniere denomination est renault vehicules industriels-limoges) depuis les annees 50 jusqu'en 1993. Notre demarche consiste a montrer la culture d'entreprise comme le resultat d'un arrangement (ou d'une "configuration" au sens que norbert elias donne a ce terme) particulier et changeant entre la nature des productions et de la clientele de l'entreprise, la composition et l'histoire de sa main d'oeuvre, l'organisation interne du travail (particulierement les relations entre la maitrise et les operateurs ainsi que le degre plus ou moins fort d'autonomie qui en resulte pour ces derniers). Nous analysons l'entreprise comme un systeme d'echanges generalise portant sur des biens economiques tel que le salaire mais aussi sur des biens ou services plus sociaux ou symboliques : possibilites de carriere, ambiance, reconnaissance personnelle, prestige, etc. . . Ce systeme d'echanges se nourrit des apports d'individus et de groupes (par exemple la direction et les cadres, les agents de maitrise, les syndicalistes, etc. . . ) qui structurent l'ensemble social constitue par l'entreprise. Nous montrons que ce sont les individus ou les groupes qui apportent le plus dans l'echange qui se voient reconnaitre une sorte de leadership moral, que nous avons appele "hegemonie" en reference a gramsci. Ce sont ces individus ou ces groupes : les anciens et les agents de maitrise d'abord, puis, les syndicalistes et, enfin, la direction et les cadres, qui obtiennent, en contrepartie de leurs services, le droit d'elaborer les "regles du jeu" qui constituent la culture de l'entreprise.

The objective of our work is to analyse the historical mutations of corporate culture by founding our opinion on the study of a particular corporation ( whose last denomination is renault vehicules industriels-limoges ) from the 50's up till 1993. Our approach consists in showing corporate culture as the result of a particular and changing arrangement ( or of a "configuration" according to the meaning norbert elias gives to this term ) according to the nature of productions and of the customers of the corporation, the composition and history of its labour force, the inner organization of labour ( particularly the relationships between the supervisory staff and operators as well as the varying degree of autonomy resulting from this for the latter ). We analyse the corporation as a generalized system of exchanges based upon economic goods such as wages but also upon more social or symbolical goods or services : career opportunities, work atmosphere, personnal recognition, prestige, etc. . . This system of exchanges feeds itself on individual or group contributions ( for example, directors, managers, foremen, trade-unionists ) that structure the social assembly constituted by the corporation. We show that it is the individuals or the groups who bring more into the exchange that get recognized as a kind of moral leadership that we have called "hegemony" in reference to gramsci. These individuals or groups : senior workers and foremen first, then, trade-unionists and, finally, directors and managers, obtain, as a set-off against their services, the right to draw up "the rules of the game" which constitute the corporate culture.