La Nouvelle-Calédonie : 1853-1920 : naissance d'une société coloniale
Auteur / Autrice : | Isabelle Merle |
Direction : | Denys Lombard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La colonisation francaise en nouvelle-caledonie s'appuie sur un projet ideologique original reposant sur un peuplement d'originemixte, penal et libre. Au nom de la "regeneration" de l'individu "vicie" par le crime, l'ile accueille, entre 1864 et 1897, une population nombreuse qui mele condamnes aux travaux forces, relegues et deportes. Charges de creer, dans la colonie, les infrastructures necessaires au developpement futur, ces hommes sont censes s'enraciner aux antipodes grace aux lopins de terre que l'etat leurs promet. Parallelement a ce courant d'emigration contraint, la france espere attirer en nouvelle-caledonie, un peuplement "honnete" issue des classes laborieuses. Le reve d'une "petite france australe", fonde sur un ideal de "ruralite", avorte dans les annees 1900, laissant cependant derriere lui, une societe coloniale etonnante. Face aux kanaks impuissants, refoules dans leurs reserves, les petits colons penaux ou libres qui sont parvenus a "creer" leur propriete, se distinguent soigneusement des liberes du bagne, vagabonds et misereux, des grands proprietaires et des "gens de noumea". La lecture de ce monde social complexe, resultant d'une utopie coloniale francaise, permet de mieux comprendre le passe d'un pays qui pese encore aujourd'hui dans les consciences.