Thèse soutenue

Le mouvement étudiant algérien (1955-1970) : essai sur les intellectuels et le pouvoir en Algérie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Khaled Bensmain
Direction : Gilbert Meynier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Nancy 2

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Engagée dans la lutte de libération nationale, l'U. G. E. M. A assuré la promotion de nombreux étudiants qui vont faire au sein des différentes instances de la révolution l'apprentissage du pouvoir. La revendication de l'intelligentsia à prendre en main les rênes de l'état au nom d'un savoir-faire et d'un déterminisme historique incarné dans l'inévitable avènement de l'état de type "moderne" et de son corollaire, le modèle industriel, va se faire au détriment des fonctions classiques de l'intellectuel. La pratique des intellectuels va alors se structurer autour des concepts d'état et de "modernité". D’une part sur les conditions du changement social et d'autre part sur l'instrument de sa mise en œuvre. Cette vision qui a pour origine la croyance en un retard historique que l'Algérie doit rattraper, interpelle l'intellectuel sur trois plans successifs : sur son savoir et sa capacité à le mettre au service de sa société, son rapport à l'état et au parti et enfin son rapport à l'autre. Crédités d'un savoir et de compétences qui légitiment leur présence comme idéologues du pouvoir ou comme techniciens charges de la matérialité de ses projets, les intellectuels vont être au centre de la transformation d'un processus révolutionnaire (déjà en déliquescence) en un système bureaucratique. Le recours au substrat économique comme moyen de structuration de la société va rendre superflu tout effort de réflexion sur un projet de société articule sur "l'histoire réelle" et transforme les intellectuels en gestionnaires de l'appareil économique