La destinée posthume de Renan de 1892 à 1923 : essai sur une réception idéologique
Auteur / Autrice : | Maurice Gasnier |
Direction : | Jean Balcou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1988 |
Etablissement(s) : | Brest |
Mots clés
Résumé
L'oeuvre de Renan a donné lieu de 1892 à 1923 à de multiples interprétations, tributaires de trois idéologies : celles de la république, de l'église et de la droite révolutionnaire. La république honore Renan pour avoir sapé, au nom de la science, les fondements de la religion, contre la puissance politique de laquelle les républicains doivent lutter pour affermir leur régime. L'église catholique, après avoir avec virulence condamné Renan fera de lui l'initiateur du modernisme. Les églises juive et protestante, malgré des reserves, reconnaîtront ses mérites. Calomnié par les cléricaux et la presse conservatrice, rRenan devient le propagateur d'une maladie nouvelle, le dilettantisme, et à la fin du siècle, les tenants du renouveau spiritualiste s'opposeront à sa pensée. Son scientisme, son souci d'éducation et son individualisme aristocratique placent Renan du côté des républicains élitistes. Les bien-pensants l'accusent d'être anarchiste. La droite révolutionnaire veut en faire son maître à penser mais le rejettera pour sa germanophilie, son philosémitisme et son décadentisme prétendu. La république avait trouvé dans la pensée de Renan un moyen d'affermir son idéologie, d'où le réductionnisme dont participe la lecture que les républicains-et les autres-firent de cette oeuvre.