Thèse soutenue

Héros et roman de 1870 à 1914

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Auteur / Autrice : Pierre-Jean Dufief
Direction : Louis Forestier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'étude du héros dans le roman de 1870 à 1914 permet d'y repérer les constantes d'un imaginaire héroïque qui s'exprime notamment dans le récit d'épreuves initiatiques ou d'apothéoses; elle marque l'évolution des types psychologiques et sociaux successivement dotes du statut héroïque (le soldat, l'homme d'affaires, l'intellectuel, l'homme d'action). Les critères de la grandeur changent de 1870 à 1914; tour à tour sont valorisées la faiblesse, puis la force, la mobilité ou la sédentarité. L’image du héros est fonction du moment historique; elle dépend de celle de l'adversaire, du barbare qui menace la France et ses valeurs (barbare occidental: anglais ou allemand), barbare exotique d’Afrique ou d’Asie. ) Le roman emprunte parfois ses grands hommes à l'histoire. (Napoléon ou Boulanger). Valles, Zola pensent qu'avec l'avènement de la république, régime égalitaire, le héros doit disparaître des œuvres romanesques; avec Barres ou Rolland, le héros redevient un modèle. La vogue du héros après 1895 marque une crise des valeurs humanistes défendues par la société libérale; le héros est alors souvent présenté comme un dictateur (Danrit, Barriere, Mauclair. ); il dédaigne la parole, le monde de la raison pour exalter les pulsions de l'instinct et de l'inconscient; il chante la race, les ancêtres; il méprise l'individu qui doit se sacrifier au groupe lors de guerres qui deviennent le ciment des peuples. L’analyse du héros de roman montre le désir de séparer ou de réunir littérature et réel. Les naturalistes taxent le héros d'immoralité; ils dénoncent les méfaits de l'imagination; France, Schwob et les symbolistes puis Proust considèrent que le monde imaginaire des héros de papier compense toutes les imperfections d'une réalité décevante. Le héros du roman sert de fil conducteur à une intrigue qui éclate dans les romans sans héros des naturalistes ou se ramifie dans les pléiades de Gobineau. Le personnage unique, réapparait dans le roman symboliste.