Thèse soutenue

Le débat culturel au Maroc : la question de l'identité marocaine

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Auteur / Autrice : Mohamed Othman Benjelloun
Direction : Lucien Siorat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Toulouse 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le débat culturel fait apparaitre la question de l'identité comme non encore réglée. Son examen révèle la persistance d'un doute sur l'identité du Maroc et des marocains. Ce doute se traduit par des attitudes divergentes sur la question des langues, les rapports au passé, au système de gouvernement, au monde extérieur. Il y a en somme divergence sur l'interprétation à donner aux marques d'identité. Ce balancement entre identité et non-identité comme expression d'un doute a commencé à gagner les marocains dès les premières menaces européennes au milieu du XIXe siècle. Depuis cette époque, on a assisté à deux périodes de doute bien distinctes : 1. Le premier moment de doute atteint son paroxysme à partir des années quatre-vingt du siècle dernier et qui ira en s'amplifiant jusqu'à la perte de l'indépendance avec la signature du traité de protectorat en 1912. Pendant ce laps de temps, c'est l'ensemble de la société qui doute d'elle-même. Ce premier moment de doute met fin à une figure de l'unité, celle de la société et de la culture marocaines traditionnelles. Avec l'élaboration d'une stratégie défensive, de combat, dont l'expression est le discours nationaliste, on assiste à une levée progressive de ce doute originel et à la formulation d'une nouvelle figure de l'unité avec une nouvelle unité de style, ce qui permettra l'avènement d'une unité d'action, faisant miroiter le principe d'un retour possible à la souveraineté. 2. Le second moment de doute se met en place une fois l'indépendance acquise. Il prend des allures d'un "après-coup" au sens psychanalytique du terme, d'un retour en arrière, d'une remémoration du doute originel pour en analyser les symptômes et les conséquences. Le premier comme le second doute mettent en avant l'identité comme faisant problème. Le premier considèrera la question comme résolue avec l'indépendance, quand le second, ne se satisfaisant pas d'une telle réponse, remet la question de l'identité sur la scène du débat après l'indépendance, à juste titre, pour tirer toutes les conséquences de la double rupture coloniale, à "tête reposée" en quelque sorte.