Thèse soutenue

Ballerines de banlieue : géographie critique de la danse classique, du studio à la scène mondiale

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Auteur / Autrice : Natacha Gourland
Direction : Claire Hancock
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 27/06/2023
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Boris Grésillon
Examinateurs / Examinatrices : Claire Hancock, Corinne Luxembourg, Antoine Le Blanc, Anne Hertzog, Amandine Chapuis, Mame-Fatou Niang, Philippe Gervais-Lambony
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Luxembourg, Antoine Le Blanc

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La thèse étudie la pratique de la danse classique en petite couronne parisienne à partir d'un terrain dans douze communes de banlieue, toutes dotées d'un conservatoire de danse. Dans ces structures, la danse classique est enseignée à un public jeune (12-25 ans), majoritairement féminin, dont les propriétés sociales et les pratiques urbaines sont au cœur de l'analyse. « Se placer » dans le vocabulaire de la danse, c'est être au bon endroit, au bon moment, pour exécuter le bon mouvement sur la musique. En géographie, la métaphore du placement et l'expression « être à sa place » désignent les tactiques de positionnement des individus et des groupes sociaux dans l'espace. À partir des pratiques de danse, la thèse interroge les stratégies de « placement de soi » pour révéler la façon dont les danseuses s'approprient l'espace et la manière dont elles perçoivent la légitimité de leur présence et de leur corps en petite couronne. Ce travail questionne les hiérarchies de corps et d'espaces entre Paris et ses banlieues afin d'identifier les tensions qui conduisent certains corps à être “In place” et d'autres “Out of place” (Cresswell, 1996) dans l'univers de la danse classique et dans les institutions culturelles. À partir d'une approche intersectionnelle de la danse, la thèse met en évidence la dimension spatiale de la distinction culturelle à plusieurs échelles. Elle démontre que la pratique de la danse classique s'insère dans des stratégies de placement où les rapports sociaux de classe, de race, de genre, d'âge et de validité interviennent dans l'expérience de la banlieue parisienne et dans la construction d'une carrière sur la scène internationale. En plaçant la focale sur les pratiques urbaines et artistiques des jeunes danseuses, il s'agira de déconstruire la vision exotique et englobante de « la » banlieue pour situer les lieux de la distinction et de la respectabilité féminine. À partir d'un corpus de 77 entretiens, de 42 séances d'observation participante dans des cours de danse, d'ateliers cartes mentales et d'un stage en conservatoire, la thèse analyse les pratiques artistiques des jeunes femmes sous l'angle des rapports de pouvoir. Je questionnerai la manière dont la danse est désignée et véhiculée en petite couronne par plusieurs acteurs (élus, institutionnels, parents, professeures de danse et élèves) pour prêter attention à la manière dont les jeunes femmes s'insèrent inégalement dans ce champ de pratiques.