Sources de lumière infrarouge à base de dispositifs de matériaux 2D et nano-antennes plasmoniques uniques.
| Auteur / Autrice : | Sylvio Rossetti |
| Direction : | Yannick De Wilde, Patrick Bouchon |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Physique |
| Date : | Soutenance le 16/07/2025 |
| Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Physique en Ile de France |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Langevin-Ondes et images (Paris ; 1997-....) |
| établissement opérateur d'inscription : ESPCI Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (PSL) | |
| établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) : Office national d'études et de recherches aérospatiales (France). Département Optique et Techniques Associées (1997-....) | |
| Jury : | Président / Présidente : Béatrice Dagens |
| Examinateurs / Examinatrices : Yannick De Wilde, Patrick Bouchon, Alexandre Baron, Guillaume Cassabois, Karl Joulain, Angela Vasanelli, Riccardo Messina | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Baron, Guillaume Cassabois |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les interactions lumière-matière dans les gammes infrarouges moyenne et lointaine représentent un défi d'ampleur de par leurs liens avec une meilleure gestion de l’énergie, plus que nécessaire de nos jours. Du refroidissement radiatif à l’amélioration des performances des panneaux photovoltaïques, la compréhension, la maîtrise et l’optimisation des phénomènes relatifs à ces technologies offrent autant d’opportunités que d’interrogations. Ce travail vise ainsi à approfondir les connaissances sur l’émission de lumière par des dispositifs à petite échelle, sub-longueur d’onde ou à base de matériaux 2D. De par l’équivalence entre les propriétés d’absorption et d’émission des corps, ce travail se situe donc à l’intersection entre la conception de nouvelles sources infrarouges, et l’approfondissement de notre maîtrise de l’absorption de rayonnement par les objets.Dans un premier temps, nous cherchons à parfaire la compréhension du comportement des méta-surfaces infrarouges, généralement organisées en réseau, en étudiant les propriétés d’une particule unique. Pour cela, nous utilisons des méthodes de détection de signal extrêmement sensible, nous permettant de mesurer l’émission thermique d’un seul objet sub-longueur d’onde alors même qu’il est noyé dans le rayonnement thermique infrarouge ambiant (spectroscopie infrarouge par modulation spatiale, IR-SMS), ou encore de sonder leur réponse à une échelle fortement sub-longueur d’onde (microscopie optique de champ proche à balayage, SNOM). Nos travaux font émerger l’importance du couplage en champ proche se produisant entre une antenne cylindrique en or déposée sur un substrat polaire. En particulier, ce couplage vient modifier drastiquement les caractéristiques spectrales d’émission de l’antenne ou du substrat considérés séparément, faisant de l’ensemble un émetteur thermique temporellement cohérent, ce qui s’explique par l’existence d’ondes électromagnétiques de surface confinées à l’interface entre les matériaux polaires comme le carbure de silicium ou le quartz, et l’air. En dehors de la bande spectrale d’existence de telles ondes, les antennes d’or présentent une section efficace d’extinction négative, ce qui n’a jamais été rapporté expérimentalement à notre connaissance.Dans un second temps, ce travail décrit les observations faites sur des transistors à effet de champ à base graphène haute qualité (HGFET). Nous mettons en évidence l’apparition d’un régime d’émission infrarouge électroluminescente lié au pompage des électrons du graphène dans un état fortement hors-équilibre grâce notamment à l’effet tunnel de Zener-Klein. Ce régime d’électroluminescence se manifeste par l’excitation de modes électromagnétiques dans le matériau encapsulant le graphène des transistors, le nitrure de bore hexagonal, où ils sont confinés, rendant leur détection en champ lointain inaccessible. L’expérience IR-SMS permet toutefois de détecter et caractériser ces ondes suite à leur diffusion par des discontinuités dans la structure, permettant de confirmer expérimentalement leur caractère électroluminescent. Nous montrons ensuite que ces modes représentent une infime partie de l’énergie émise par le graphène, et qu’ils s’accompagnent d’un transfert très efficace d’énergie vers le substrat, dépassant de plusieurs ordres de grandeurs les capacités de refroidissement des dispositifs électroluminescents usuels, comme les LED.