Thèse soutenue

Vers des dynamiques ouvertes en vie artificielle et intelligence artificielle : une perspective eco-evo-devo

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Gautier Hamon
Direction : Clément Moulin-Frier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 17/03/2025
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mathématiques et informatique (Talence, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Centre de recherche Inria de l'université de Bordeaux (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Rougier
Examinateurs / Examinatrices : Lisa Soros, Antoine Cully
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Bredèche, Daniel Polani

Résumé

FR  |  
EN

L’évolution naturelle a, au fil de milliards d’années, généré progressivement l’impressionnante diversité de formes de vie complexes qui peuplent notre planète. Ce phénomène illustre ce que nous appelons un processus ouvert (open-ended): un système capable de générer continuellement des structures de plus en plus diversifiées et complexes. Inspiré par ce phénomène ainsi que par d’autres processus ouverts tels que l’apprentissage développemental humain et l’évolution culturelle, cette thèse explore les mécanismes clés qui supportent les processus ouverts et la complexité émergente. Située à l’intersection de la vie artificielle, de l’apprentissage automatique et de l’open-endedness, cette thèse explore, à travers des simulations, la complexité émergente à différents niveaux d’abstraction. Nous mettons l’accent sur l’importance de la dynamique de l’environnement et de son interaction avec les agents adaptatifs dans cette quête de dynamiques ouvertes. En particulier, nous mettons en lumière les effets majeurs des boucles de rétroaction dynamiques, telles que la co-adaptation au sein d’un groupe d’agents ou la causalité réciproque agent-environnement – dans laquelle les agents s’adaptent à l’environnement tout en le modifiant par leur comportement, ce qui, à son tour, modifie l’environnement et façonne leur adaptation. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des méthodes de pointe issues de la vie artificielle et de l’apprentissage automatique, notamment les automates cellulaires, la recherche de diversité, la neuroévolution, les systèmes multi-agents et le méta apprentissage par renforcement. La thèse explore la complexité émergente à différents niveaux d’abstraction. Tout d’abord, elle examine la genèse de l’individualité dans un environnement simulé initialement sans vie, composé d’éléments atomiques simples et de règles physiques locales, explorant aussi comment de tels environnements peuvent amorcer des dynamiques évolutives. Ensuite, en supposant l’existence d’agents et de processus évolutifs, l’accent est mis sur la manière dont les agents adaptatifs modifient activement leurs environnements – potentiellement à leur avantage – modifiant ainsi les pressions évolutives. Ces nouvelles pressions influencent à leur tour les adaptations ultérieures des agents et donc leurs actions sur l’environnement, créant des boucles de rétroaction qui entraînent perpétuellement de nouvelles adaptations de manière potentiellement ouverte. Enfin, la recherche explore comment ces changements environnementaux continus peuvent favoriser le développement de mécanismes d’adaptation plus rapides, permettant aux agents de faire face à cette grande variabilité environnementale. Plus précisément, nous examinons comment des environnements variables peuvent faciliter l’émergence de comportements exploratoires efficaces au sein de groupes d’agents. En investiguant ces phénomènes, cette recherche apporte des éléments pour concevoir des systèmes capables de démarrer et de maintenir des processus ouverts, reflétant ainsi la richesse et la complexité adaptative du monde naturel — de l’origine de la vie à l’évolution d’agents généralistes.