Thèse soutenue

Les effets de l'environnement familial sur le potentiel intellectuel et créatif

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Auteur / Autrice : Merav Dechaume
Direction : Sylvie TordjmanTodd Lubart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 18/07/2024
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Neurosciences intégratives et cognition (Paris ; 2019-....)
Jury : Président / Présidente : Mojca Juriševič
Examinateurs / Examinatrices : Samira Bourgeois-Bougrine
Rapporteurs / Rapporteuses : Mojca Juriševič, Michel Botbol

Résumé

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La thèse plaide en faveur d'une approche holistique et multidimensionnelle, reliant les perspectives théoriques à des actions concrètes pour soutenir le bien-être des enfants à haut potentiel et celui de leurs familles. La relation entre l'intelligence et la créativité est expliquée en termes d'interaction entre la pensée convergente et la pensée divergente, soulignant l'importance de décomposer les processus cognitifs communs en sous-dimensions observables. Les interactions socio-environnementales et leur impact sur les individus et leur environnement familial sont également explorés d'un point de vue sous-dimensionnel. En examinant des aspects tels que les mécanismes cognitifs, les styles parentaux, les interactions sociétales et familiales, et la capacité d'adaptation au sein des unités familiales, la thèse vise à fournir une compréhension nuancée des défis et des opportunités associés à l'éducation des enfants à haut potentiel. La façon dont les parents naviguent à travers les caractéristiques, les besoins éducatifs et le bien-être émotionnel des enfants à haut potentiel, impliquant l'interaction entre les variables personnelles et les contextes non cognitifs, est présentée à la fois théoriquement et empiriquement. La thèse met l'accent sur les sous-dimensions et les structures multidimensionnelles en tant que mécanismes importants nécessaires à l'exploration de phénomènes complexes tels que l'impact des facteurs familiaux sur les enfants à haut potentiel. Partant du dilemme actuel concernant la nature des relations entre l'intelligence et la créativité, dans la première contribution, la pensée exploratoire divergente et la pensée intégrative convergente, les deux sous-dimensions du processus créatif, sont exprimées comme deux modes généraux de pensée identifiés à la fois dans l'intelligence et dans la créativité. Alors que la pensée convergente vise à obtenir des réponses optimales et unifiées, la pensée divergente explore l'éventail des différentes idées, à partir d'un point de départ particulier. L'hypothèse est que la relation entre l'intelligence et la créativité peut être expliquée en termes d'interaction entre ces deux processus de pensée. Une double méthodologie comprenant l'analyse traditionnelle, bien que contestée, de l'hypothèse du seuil de Torrance et l'analyse des conditions nécessaires (NCA), plus récente, a été utilisée pour explorer les relations entre les sous-dimensions de l'intelligence, telles que mesurées par l'échelle d'intelligence de Wechsler pour les enfants (WISC) et les sous-dimensions de la créativité, telles que mesurées par la batterie d'évaluation du potentiel créatif (EPoC). Pour rappel, l'hypothèse de Torrance suggère une relation positive entre la créativité et l'intelligence jusqu'à un certain seuil, au-delà duquel la relation diminue. En revanche, l'approche NCA vise à identifier les conditions nécessaires pour qu'un résultat particulier se produise. Bien que cette condition puisse ne pas suffire à elle seule à garantir le(s) résultat(s), son absence ne peut être compensée par d'autres conditions ou facteurs. Globalement, l'intelligence est considérée comme nécessaire mais pas toujours suffisante pour la créativité. La question posée est la suivante : dans quelle mesure l'intelligence est-elle nécessaire pour obtenir une production créative ? Cette contribution a consisté à analyser les données recueillies auprès de 854 enfants issus d'une population clinique présentant un large éventail de potentiel intellectuel, dont 238 enfants à haut potentiel intellectuel (QI total > 130). Les résultats concernant les relations entre l'intelligence et la créativité ont montré que la pensée exploratoire divergente n'est pas limitée par les niveaux d'intelligence (QI total), mais qu'elle est potentiellement influencée par la vitesse de traitement. La pensée convergente intégrative était également liée à un niveau suffisant de QIT, à la vitesse de traitement, à la compréhension verbale et aux