Thèse soutenue

Géographie de la végétation dans le Grand Montréal : paysages végétaux, aménités urbaines et écologisation des politiques d’aménagement

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Auteur / Autrice : Xavier Cornet
Direction : Frédéric AlexandreBoris Lebeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie et aménagement
Date : Soutenance le 10/01/2024
Etablissement(s) : Paris 13
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Pléiade (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Corinne Luxembourg
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Godard
Rapporteurs / Rapporteuses : Marianne Cohen, Céline Clauzel

Mots clés

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Résumé

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Dans un contexte d'écologisation croissante des politiques urbaines, l'amélioration de l'habitabilité urbaine organisée par les pouvoirs publics passe par l'intégration de l'ensemble des espaces végétalisés aux plans d'aménagement environnementaux. Leur mise en place dans les métropoles nord-américaines répond à différents enjeux : le réseau d'espace vert sert au verdissement, la ceinture verte organise le développement urbain ou le corridor écologique sert à réduire les effets de la fragmentation paysagère sur les écosystèmes. Cette thèse met en évidence le rôle de ces différents réseaux d'espaces végétalisés à Montréal dans la légitimation des différentes formes de naturalités, par exemple en incluant les friches et autres espaces délaissés. Les pouvoirs publics, les associations environnementales et les scientifiques ont saisi l'opportunité de proposer et de réaliser des réseaux qui s'insèrent dans un double discours social et écologique, évitant la notion d'aire protégée, complexe à mettre en œuvre en zone urbaine. Après avoir présenté l'historique de ces plans d'aménagement environnementaux dans la ville nord-américaine : systems park, parkway, greenway, greenbelt et autres green infrastructure, le cas montréalais illustre cette conceptualisation progressive de l'espace végétalisé par les acteurs urbains vers une multifonctionnalisation, notamment par l'ajout des enjeux écologiques. L'agglomération montréalaise a été le théâtre de nombreux projets et nous étudierons ces propositions avortées, les causes de leurs naissances et de leurs échecs ? en finissant sur les politiques actuelles : écoterritoire, corridor forestier, trame verte et bleu et autres projets locaux. Le concept d'infrastructure verte est au cœur de cette légitimation des natures urbaines, par la quantification des fonctions, particulièrement des services écosystémiques, qu'elles offrent aux citadins. Notre démarche de recherche repose sur l'identification d'une typologie de la végétation en fonction des paysages végétaux. Chaque unité paysagère est ensuite caractérisée par des relevés - comptage des ligneux, floristiques, photographiques - qui font eux-mêmes l'objet de traitements statistiques. La géomatique permet la compilation et le traitement cartographique des données recueillis sur le terrain, conduisant à l'identification d'une infrastructure verte aux échelles de l'agglomération et de l'aire urbaine. Finalement, la végétation est utilisée comme un élément organisateur de la ville sous couvert d'un nouveau discours écologique, grâce à l'évaluation de son efficacité par de nouveaux outils et indicateurs. Le caractère inclusif de la mise en réseau, dépassant la dualité entre les espaces valorisés (bois mature et espaces verts) et dévalorisés (formations spontanées et nouveaux écosystèmes urbains), se fait aux dépens d'une simplification de la diversité des enjeux socio-écologiques propres à chaque paysage végétal.