Enchevêtrements. Penser le cinéma par l'écocritique féministe
| Auteur / Autrice : | Claire Salles |
| Direction : | Antonio Somaini, Emmanuel Alloa |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuelles |
| Date : | Soutenance le 11/01/2024 |
| Etablissement(s) : | Paris 3 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris ; 1997-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire International de Recherches en Arts (Paris) |
| Jury : | Président / Présidente : Frédérique Berthet |
| Examinateurs / Examinatrices : Antonio Somaini, Emmanuel Alloa, Frédérique Berthet, Peter Szendy, Laurence Allard, Teresa Castro | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Frédérique Berthet, Peter Szendy |
Mots clés
Résumé
Que peut le cinéma dans l’écocide ? Cette thèse vise à étoffer l’écocritique cinématographique de la pensée féministe du trouble, étonnamment peu mobilisée. Son élaboration par Donna Haraway permet pourtant de refuser le défaitisme, par l’invitation à considérer les enchevêtrements entre les devenirs humains et plus-qu’humains, et à en faire récit. L’enjeu est alors de penser avec le cinéma de fiction pour soutenir des manières souhaitables de se relier, de manière située, non-innocente et partielle. L’enchevêtrement exploré est celui entre la télécommunication et la grossesse, puisqu’elles se caractérisent fondamentalement par la relationnalité. C’est ce que conceptualise la première partie de la thèse en s’appuyant sur la théorie des médias, les pensées éco-techno-féministes et des élaborations de la grossesse critiques de l’essentialisme et de l’anthropocentrisme. Les deux parties suivantes développent l’analyse narrative et esthétique de films et séries produits des années 1980 à nos jours dans la culture de masse du Nord global, principalement états-uniens. Ce corpus est élaboré sur le critère de la mise en scène de dispositifs de communication électrique à distance relevant d’un imaginaire de la gestation. Sont d’abord déployés les câbles ombilicaux astro/nautiques et ectogénétiques qui communiquent des signaux vitaux, puis les matrices à propos desquelles on interroge le recours à ce terme signifiant l’utérus pour désigner des mondes virtuels générés par l’informatique. La dernière partie ouvre sur des pratiques complices de science-friction et de technosorcellerie : le féminisme du trouble engage l’écocritique du cinéma à associer recherche, création et action.