Thèse soutenue

Le travail de la peau durant le Solutréen récent : approches fonctionnelles de l'équipement lithique et osseux de Combe Saunière (Dordogne), du Cuzoul de Vers (Lot) et de Landry (Dordogne)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Natacha Caurette
Direction : Boris ValentinSylvie Beyries
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance le 10/10/2024
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Archéologie (Paris ; 1990-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Technologie et Ethnologie des Mondes PréhistoriqueS (Nanterre ; 2022-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Naudinot
Examinateurs / Examinatrices : Boris Valentin, Sylvie Beyries, Émilie Claud, Jean-Marc Pétillon, Caroline Renard
Rapporteurs / Rapporteuses : Annelou L. Van Gijn

Résumé

FR  |  
EN

Le travail de la peau par les populations préhistoriques est bien attesté depuis le développement des études fonctionnelles au XXe siècle. Mais les reconstitutions précises des chaînes opératoires font encore souvent défaut, notamment pour le Solutréen récent (ca. 24,5 ka-23 ka cal BP) qui est au centre de cette recherche doctorale. Ce techno-complexe a surtout été étudié jusqu’ici à travers ses équipements de chasse très élaborés. Pour notre part, nous avons réalisé des analyses tracéologiques à la fois sur les outils en os et en silex provenant des occupations de Combe Saunière (Sarliac-sur-l’Isle), du Cuzoul de Vers (Vers, Lot) et du Landry (Boulazac, Dordogne). Cette approche croisée nous est apparue indispensable suite à une synthèse des données ethnographiques mettant en évidence la diversité des outils qui peuvent être impliqués dans le travail de la peau. Notre reconstitution des chaînes opératoires sur chaque site archéologique du corpus, visant à être la plus exhaustive possible, révèle certaines récurrences dans les procédés techniques, qui esquisse les premier traits d’une tradition technique propre au Solutréen récent. Certains outils et certains gestes sont ainsi associés à des objectifs spécifiques, correspondant à des étapes précises de la chaîne opératoire. Des complémentarités ont par ailleurs été identifiées entre les différents outillages impliqués. Nous avons aussi observé des variations d’une série à l’autre que l’on peut mettre en relation avec les fonctions et durées d’occupation des sites. Au final, la caractérisation précise du déroulement du travail de la peau démontre une planification des opérations et une expertise impliquant un investissement technique et en temps important dans cette activité. En complément, cette recherche doctorale propose quelques premiers jalons pour une approche diachronique du travail de la peau à travers le Paléolithique récent. En multipliant les analyses fonctionnelles, mais également spatiales, micromorphologiques et anthracologiques, les préhistoriens devraient, à terme, pouvoir identifier de véritables traditions techniques distinguant les différents groupes de chasseurs-cueilleurs paléolithiques tout en repérant des phénomènes prévisibles de continuité.