Thèse soutenue

Scores alimentaires et santé respiratoire dans l'étude Asthma-E3N

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Auteur / Autrice : Wassila Ait-Hadad
Direction : Raphaelle VarrasoMarie-Christine Boutron-Ruault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 29/03/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Kesse-Guyot
Examinateurs / Examinatrices : Cécilia Samieri, Catherine Féart Couret, Laurent Guilleminault, Marie-Pierre Tavolacci
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécilia Samieri, Catherine Féart Couret

Résumé

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L'objectif principal de la thèse était d'étudier les interrelations entre l'alimentation (estimée par deux scores alimentaires) et l'obésité sur l'asthme, chez les femmes âgées de la cohorte française E3N. Deux approches ont été choisies pour prendre en compte l'obésité dans l'association entre les scores alimentaires et l'asthme : une première, basée sur l'étude d'un phénotype d'asthme qui intègre l'obésité (défini par des profils de multimorbidités) (2011, n=3474 avec un asthme), dans un contexte de prévention secondaire ; et une seconde, qui considère l'obésité comme un facteur de médiation dans l'association entre alimentation et évolution des symptômes d'asthme (2011-2018), dans un contexte de prévention primaire et secondaire.Le premier axe portait sur le score alimentaire AHEI-2010 (Alternate Healthy Eating Index), qui permet d'évaluer une alimentation saine. Pour la première approche, nous avons montré, qu'une alimentation saine était associée à un moindre risque d'appartenir à un profil de multimorbidités métaboliques. Pour la seconde approche, nous avons montré chez 5700 femmes sans symptôme d'asthme en 2011, qu'une alimentation saine était associée à une incidence plus faible des symptômes d'asthme, et que cette association était médiée à 40% par l'IMC. Chez 2921 femmes ayant des symptômes en 2011, une alimentation plus saine était associée de manière directe à une amélioration des symptômes d'asthme, et cette association était médiée à 10% par l'IMC.Le second axe portait sur les scores d'alimentation à base de plantes, score sain (hPDI) (healthy Plant-based Diet Index) et moins sain (uPDI) (unhealthy Plant-based Diet Index), qui permettent d'évaluer la qualité nutritionnelle d'une alimentation pro-végétale. Pour la première approche, nous avons montré qu'une alimentation pro-végétale saine ou moins saine, estimée respectivement par les scores hPDI et uPDI, était associée à un moindre risque d'appartenir à un profil de multimorbidités métaboliques. Pour la seconde approche, nous avons montré qu'une alimentation pro-végétale saine ou moins saine (hPDI et uPDI) était associée à une incidence plus faible de symptômes d'asthme ; un tiers de cette association était médié par l'IMC lorsque les femmes choisissaient préférentiellement des aliments végétaux sains (hPDI), et presque entièrement par l'IMC (89%) lorsque les femmes choisissaient préférentiellement des aliments végétaux moins sains (uPDI).Au total, nous avons observé qu'une alimentation saine était associée à une diminution de l'incidence de l'asthme, à la fois de manière directe et via ses effets sur la réduction de l'obésité ; une alimentation favorisant des protéines végétales saines par rapport à des protéines animale, était associée à une diminution de l'incidence de l'asthme, partiellement via ses effets sur la réduction de l'obésité ; une alimentation favorisant des protéines végétales moins saines par rapport à des protéines animales était associée à une diminution de l'incidence de l'asthme presque entièrement via ses effets sur la réduction de l'obésité ; une alimentation saine et une alimentation favorisant des protéines végétales saines par rapport à des protéines animales était associée à un moindre risque d'avoir des comorbidités cardio-métaboliques ; enfin ces deux types d'alimentation étaient tous deux associés à une amélioration des symptômes d'asthme via leur effet sur la réduction de l'obésité. Ces résultats suggèrent que la prévention de l'obésité et le choix d'une alimentation saine, orientée vers une plus grande consommation de protéines végétales doivent être encouragés pour la prévention primaire et secondaire de l'asthme chez la femme d'âge mûr.