Thèse soutenue

Développement de modèles d'infection de cellules neurales équines par des arbovirus neurotropes et contribution à l'identification de molécules antivirales pour le traitement des encéphalites équines à virus West Nile

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marielle Bernoin
Direction : Muriel Coulpier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 09/06/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Virologie (Maisons-Alfort, Val-de-Marne)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de pharmacie (Orsay, Essonne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé et médicament (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Biacchesi
Examinateurs / Examinatrices : Fabienne Archer, Stéphane Pronost, Gaëlle Gonzalez
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabienne Archer, Stéphane Pronost

Résumé

FR  |  
EN

Les encéphalites virales équines sont une préoccupation pour la filière équine (cinquième cause de mortalité) et représentent une menace sanitaire et économique importante pour celle-ci. Parmi les virus en cause : le virus West Nile (WNV). Il s'agit d'un arbovirus de la famille des Flaviviridae, genre Flavivirus, transmis par les moustiques et responsable d'encéphalites pouvant être fatales ou conduisant à de graves séquelles neurologiques chez le cheval mais aussi chez l'homme. Le WNV est actuellement endémique sur tous les continents ; il voit sa zone de distribution s'étendre en Europe et depuis une vingtaine d'année, il est considéré comme un virus ré-émergent. Chez le cheval, bien que des vaccins soient disponibles, la couverture vaccinale est faible et aucun traitement thérapeutique n'est disponible. Dans ce contexte, l'objectif de cette thèse était d'identifier des molécules antivirales pouvant bloquer la réplication du WNV dans le cerveau des chevaux.Ces dernières années, de nombreuses études ont visé à identifier des molécules antivirales. Mais pour beaucoup, des modèles cellulaires peu pertinents physiologiquement (lignées cellulaires humaines par exemple) ont été utilisés. Les résultats obtenus peuvent ainsi, ne pas être transposables aux cellules du système nerveux des chevaux. Aussi, pour être en mesure d'identifier des molécules présentant un plus fort potentiel antiviral dans le système nerveux des équidés, notre premier objectif a été de développer un modèle cellulaire d'infection par WNV, basé sur des cellules neurales équines dérivées de cellules souches pluripotentes induites (iPSC). Grâce à ce nouveau modèle, nous avons pu réaliser notre second objectif : un crible phénotypique d'une petite banque de 45 molécules sélectionnées. Ce crible a révélé que des molécules, déjà connues pour bloquer la réplication de WNV dans d'autres modèles, se comportaient, soit de la même manière dans les cellules neurales équines (cas du 2'CMC), soit au contraire, qu'elles n'avaient aucune activité antivirale dans ces cellules (cas du favipiravir et sofosbuvir) ou encore, de façon étonnante, qu'elles avaient un rôle opposé à celui attendu (cas des statines). Ces derniers résultats nous ont conduits à initier une recherche visant à comprendre les mécanismes sous-tendant des rôles opposés dans des cellules d'origine humaine ou équine.Avec pour objectif d'être en mesure d'identifier des molécules antivirales à large spectre, nous avons également initié des premiers travaux avec le virus de l'encéphalite équine de l'est (EEEV). Cet autre arbovirus neurotrope zoonotique responsable d'encéphalites mortelles chez l'homme et les équidés, appartient à la famille des Togaviridae, genre Alphavirus. Il est présent exclusivement sur le continent américain à l'heure actuelle. Nos résultats ont montré que les cellules neurales progénitrices équines (eNPC) sont fortement permissives à EEEV fournissant un nouveau modèle d'infection qui pourra être utilisé à l'avenir pour tester le potentiel antiviral de petites molécules.Ce travail a donc permis 1/de mettre en place deux nouveaux modèles d'infection par des arbovirus équins appartenant à deux familles différentes (WNV et EEEV), 2/de développer des tests automatisés en microplaques basés sur de l'imagerie cellulaire et 3/de confirmer ou d'infirmer le rôle antiviral, dans des cellules du système nerveux des équidés, de molécules sélectionnées. Nos résultats ont également souligné l'importance d'utiliser des modèles in vitro physiologiquement pertinents pour évaluer le potentiel antiviral des molécules.