Thèse soutenue

Etude des contrôles descendants de la douleur dans les rhumatismes inflammatoires au cours d'un traitement par biothérapie. L'étude RAPID

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Auteur / Autrice : Anne-Priscille Trouvin
Direction : Didier BouhassiraSerge Perrot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la santé
Date : Soutenance le 29/03/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Signalisations et réseaux intégratifs en biologie
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Physiopathologie et pharmacologie clinique de la douleur (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine ; 2006-....) - Physiopathologie et Pharmacologie Clinique de la Douleur
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Jérémie Sellam
Examinateurs / Examinatrices : Jérémie Sellam, Claire Immediato-Daien, Julien Nizard, Pascale Vergne-Salle
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Immediato-Daien, Julien Nizard

Mots clés

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Résumé

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Dans les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde (PR) et spondyloarthrites (SpA)), l'intensité de la douleur n'est pas corrélée à l'activité de la maladie avant ou après un traitement de fond bien conduit. L'hypothèse qui a sous-tendu notre travail, était que cette dissociation entre douleur et activité de la maladie pourrait être liée à un dysfonctionnement des systèmes endogènes de modulation de la douleur.Pour vérifier cette hypothèse, nous avons réalisé une étude bicentrique, en soins courants, prospective, chez 100 patients ayant soit une PR soit une SpA, active débutant un traitement de fond par anti-TNF, comparés à 100 sujets contrôles appariés pour le sexe et l'âge. L'étude des contrôles inhibiteurs descendants (CID) s'est appuyée sur un protocole de "conditioned pain modulation" (CPM) consistant à mesurer l'inhibition de la douleur évoquée par une stimulation chaude test induite par une stimulation conditionnante hétérotopique (immersion de la main controlatérale ou du pied dans un bain d'eau froide), avant puis 3 et 6 mois après l'initiation de l'anti-TNF.A l'inclusion, l'effet CPM moyen, correspondant à la valeur absolue de la différence entre les seuils de douleur au chaud mesurés avant et après conditionnement, était significativement (p<0,0001) plus faible chez les patients (0,25°C ± 2,57) que chez les sujets contrôles (2,79°C ± 2,31).Sur les 87 patients qui ont débuté le traitement par anti-TNF, 74 ont été réévalués à 6 mois et la réponse thérapeutique a été considérée comme au moins modérée chez 79.7% d'entre eux. L'effet CPM moyen a été augmenté de façon significative (p<0,001) dans l'ensemble de la population de patients, mais de façon significativement (p=0.04) moins importante chez les patients (36.5%) ayant une douleur résiduelle ≥ 4/10 en fin de suivi (2,47°C ± 2,1) par rapport aux patients non douloureux après traitement (3,25°C ± 2,7). Cette étude a permis de montrer que les douleurs chroniques associées aux rhumatismes inflammatoires sont associées à une diminution des contrôles inhibiteurs descendants et qu'une moins bonne restauration de ces contrôles chez environ 36% des patients après traitement était probablement responsable de la persistance des douleurs.