Thèse soutenue

Sommeil et blessure. Intérêt de l'allongement de la photopériode pour la récupération d'une blessure musculaire.

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Auteur / Autrice : Théo Vanneau
Direction : Mounir Chennaoui
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 23/06/2023
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Vigilance, Fatigue, Sommeil et Santé Publique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Claire Thomas-Junius
Examinateurs / Examinatrices : Mounir Chennaoui, Claire Thomas-Junius, Étienne Challet, Juliette Peltzer, Armelle Rancillac, Nathalie Koulmann
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Challet, Juliette Peltzer

Résumé

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A l'entrainement, les blessures musculaires sont fréquentes aussi bien chez le sportif que chez le militaire (Lopez-Valenciano et al., 2020 ; Lovalekar et al., 2021). De récents travaux suggèrent que l'hygiène du sommeil et en particulier la gestion du temps de sommeil serait un élément important à prendre en considération pour optimiser le processus de récupération d'une blessure musculaire (pour revue : Chennaoui et al., 2021). Cependant, s'il est communément admis aujourd'hui qu'un sommeil de qualité est nécessaire pour la récupération d'une blessure musculaire, les effets d'une blessure musculaire sur le sommeil restent peu connus. Ainsi, dans un premier temps nous avons caractériser les modifications des paramètres du sommeil à la suite de l'induction d'une blessure musculaire. Pour cela, nous avons enregistré et analysé les signaux électroencéphalographiques (EEG) et électromyographiques (EMG) d'animaux avant et après induction d'une lésion musculaire (muscle : Tibialis Antérieur ; n=48 animaux). Nos résultats ont mis en évidence une augmentation du temps de sommeil lent, 48 et 72h après l'induction de la blessure, spécifique à la période d'obscurité et associée à une meilleure stabilité du sommeil durant les 24 premières heures post-blessure. Dans un second temps, nous avons évalué si une potentialisation de cette réponse adaptative du sommeil par de l'extension de sommeil était possible chez le rat après une blessure musculaire, et le cas échéant d'en étudier les bénéfices. S'agissant d'un animal nocturne, l'allongement de la période de lumière quotidienne induit une augmentation du temps de sommeil chez l'animal non-blessé (Sauvet et al., 2018). Afin d'évaluer l'efficacité de l'allongement de la photopériode pour induire de l'extension de sommeil après une blessure musculaire, nous avons enregistré et analysé les signaux EEG/EMG d'animaux contrôles et d'animaux blessés exposés à la photopériode allongée (16:8, n=16 animaux). Ces analyses ont permis de démontrer que l'allongement de la photopériode induisait également une augmentation du temps de sommeil chez le rat après une blessure musculaire. Ensuite nous avons évalué les effets de cette extension de sommeil sur la récupération de la blessure musculaire sur des animaux non-implantés en EEG/EMG (n=16 animaux). Nos résultats montrent que l'allongement de la photopériode permet de limiter l'augmentation de sensibilité à la douleur induite par la blessure et accélère la récupération des niveaux de sensibilité avant blessure. En revanche, aucun effet significatif de l'allongement de la photopériode n'a été mis en évidence sur les paramètres biologiques et histologiques de la réparation musculaire.