Thèse soutenue

Révéler des voies électrochimiques compétitives aux échelles nanométriques par imagerie optique operando

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Auteur / Autrice : Louis Godeffroy
Direction : Frédéric Kanoufi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie, énergie, nanosciences, surfaces
Date : Soutenance le 06/10/2023
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Chimie physique et chimie analytique de Paris Centre (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interfaces, Traitements, Organisation et Dynamique des Systèmes (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Fabien Miomandre
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Kanoufi, Fabien Miomandre, Christel Laberty-Robert, Jon Ustarroz, Mona Tréguer-Delapierre
Rapporteurs / Rapporteuses : Christel Laberty-Robert, Jon Ustarroz

Résumé

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Avec l'augmentation de la demande énergétique mondiale et les problèmes environnementaux liés à l'utilisation d'énergies fossiles, une part plus importante du mix énergétique doit être laissée aux énergies renouvelables telles que le solaire ou l'éolien. Cependant, du fait de leur intermittence, une part trop importante de ces dernières pourrait provoquer des instabilités sur le réseau. Pour remédier à ce problème, une solution consiste à stocker l'énergie sous forme chimique, dans des batteries (Li-ion le plus souvent) ou des molécules telles que l'hydrogène, afin de la restituer lors des pics de consommation. Les ressources en Li et en Pt (catalyseur utilisé pour la production d'hydrogène) étant limitées, de nombreux scientifiques se sont mis à la recherche de nouveaux matériaux. Des dizaines sont proposés tous les jours, mais il est difficile de discerner les candidats intéressants en raison de la complexité des électrodes et de l'absence de tests standardisés. Dans ce contexte, l'objectif de cette thèse est de coupler la microscopie optique super-localisée avec des sondes électrochimiques locales afin d'évaluer, à l'échelle nanométrique, les performances intrinsèques de matériaux pour l'énergie. Cela permet également d'éclairer les mécanismes sous-jacents souvent extrêmement complexes. Dans un premier temps, le mécanisme de l'électrodéposition de nanoparticules (NPs) de Ni est étudié et révèle, en plus de NPs de Ni, la présence de NPs de Ni(OH)2. Ceci est dû à la compétition avec la réduction de l'eau qui basifie localement le milieu. Une analyse quantitative de la croissance des NPs de Ni révèle qu'environ 75% du pic de courant attribué à l'électrodéposition est en réalité lié à la catalyse de la réduction de l'eau par les NPs de Ni. Par la suite, l'observation de la croissance d'un halo de Ni(OH)2 autour des NPs de Ni permet de quantifier leur activité catalytique à l'échelle de NPs individuelles et de mettre en évidence un effet synergique entre Ni et Ni(OH)2. Dans un deuxième temps, la microscopie optique est utilisée pour sonder la conversion de microparticules de matériaux de batterie. Une première étude met en évidence le mécanisme de stockage de charge des batteries aqueuses Zn-MnO2 ainsi que le rôle crucial de l'hydroxysulfate de Zn dans la stabilisation du potentiel. En couplant microscopie optique et microscopie électrochimique à balayage, la dynamique spatio-temporelle de la conversion de particules d'hexacyanoferrate de Cu (utilisées comme solid booster dans les batteries redox flow) est ensuite mise en évidence à l'échelle sub-particulaire. Dans l'ensemble, cette thèse démontre que la microscopie optique est particulièrement adaptée à l'analyse operando de mécanismes électrochimiques complexes grâce à sa résolution temporelle importante, sa résolution spatiale importante, sa faible invasivité et grâce à l'information chimique que peuvent contenir ses images.