Thèse soutenue

Propriétés optiques des nanotubes de carbone métalliques de l’ultraviolet à l’infrarouge lointain

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Auteur / Autrice : Domitille Baux
Direction : Nicolas IzardEmmanuel Rousseau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique et Astrophysique
Date : Soutenance le 12/12/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Charles Coulomb (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Laurent Alvarez
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Izard, Emmanuel Rousseau, Laurent Alvarez, Laëtitia Marty, Luca Perfetti, Aloyse Degiron, Etienne Gaufrès, Jean-Louis Bantignies
Rapporteurs / Rapporteuses : Laëtitia Marty, Luca Perfetti

Résumé

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Les nanostructures carbonées, en particulier les nanotubes de carbone, représentent un domaine de recherche d'une importance cruciale pour l'électronique et l'optique à l'échelle nanométrique. Parmi ces nanostructures, les nanotubes de carbone métalliques offrent un potentiel technologique exceptionnel en tant que plus petits fils métalliques à l'échelle nanométrique, dotés de propriétés électriques remarquables. Cependant, malgré leur importance potentielle, les nanotubes de carbone métalliques ont été relativement moins étudiés en optique par rapport à leurs homologues semi-conducteurs, qui présentent un intérêt en tant que sources lumineuses dans le proche infrarouge. Cette thèse se concentre sur la détermination des propriétés optiques des nanotubes de carbone métalliques sur une vaste gamme spectrale, de l'ultraviolet à l'infrarouge lointain. Ce travail a impliqué la préparation et la caractérisation minutieuses d'échantillons de nanotubes de carbone triés, tant métalliques que semi-conducteurs, en utilisant diverses techniques telles que l'absorption optique, la microscopie à force atomique, la spectroscopie Raman et l'analyse thermogravimétrique. Un aspect crucial de notre recherche a été la détermination de la constante diélectrique complexe des films de nanotubes de carbone métalliques, un paramètre fondamental pour comprendre leur comportement optique. Pour ce faire, nous avons mis en place une méthode numérique robuste basée sur les relations de Kramers-Kronig appliquées à la phase du coefficient de Fresnel, dont les limitations et la précision sont discutées. La grandeur mesurable nous permettant d’extraire la constante diélectrique est la réflectance, mesurée avec un spectromètre infrarouge à transformée de Fourier et un spectromètre ultraviolet-visible. Nous avons particulièrement étudié les transitions intrabandes, qui induisent un comportement de type Drude dans le moyen infrarouge. En déterminant la fréquence plasma écrantée, nous avons pu caractériser le seuil en deçà duquel un film de nanotubes de carbone métalliques se comporte comme un métal. Nos résultats expérimentaux ont été comparés avec deux modèles théoriques largement utilisés : le modèle de conductivité de surface et des calculs ab-initio basés sur la théorie de la fonctionnelle de la densité. Cette comparaison a révélé des divergences significatives entre les deux prédictions théoriques, notamment en ce qui concerne l'évolution de la fréquence plasma en fonction du diamètre des nanotubes. Les constantes diélectriques obtenues à partir des modèles ont été confrontées aux mesures expérimentales, confirmant un très bon accord avec les calculs ab-initio et réfutant les prédictions du modèle de conductivité de surface. De plus, nous avons observé un dopage de type p des films de nanotubes de carbone, avant le recuit, induit par la présence de molécules adsorbées. Ce dopage a été confirmé par un comportement de type Drude de la constante diélectrique et a été associé à l'observation de signatures caractéristiques des interactions électrons-phonons. Cette étude approfondie des propriétés optiques des nanotubes de carbone métalliques éclaire la voie à toutes applications novatrices dans les domaines de la physique et de la biologie. De plus, elle offre la possibilité de faire des prédictions précises et quantitatives, contribuant ainsi à l'avancement significatif de notre compréhension de ces nanostructures exceptionnelles.