Thèse soutenue

Étude des nuages arctiques en phase mixte observés en juin 2017 lors de la campagne ACLOUD à l'aide du modèle atmosphérique WRF

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Auteur / Autrice : Diana Arteaga
Direction : Céline PlancheOlivier Jourdan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique et chimie de l'atmosphère
Date : Soutenance le 28/06/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences fondamentales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de météorologie physique (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Andrea Flossmann
Examinateurs / Examinatrices : Céline Cornet, Gwendal Rivière, Wolfram Wobrock
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Raut, Dominique Bouniol

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Différents processus physiques associés aux conditions de surface et thermodynamiques ainsi qu'aux concentrations en particules d'aérosol influencent la formation et la persistance des nuages en phase mixte (MPC) présents en Arctique. Dans le cadre de la campagne internationale ACLOUD qui s'est déroulée en Svalbard au printemps 2017, deux systèmes nuageux ayant des caractéristiques contrastées ont été échantillonnés le 17 juin 2017 avec un radar nuage (94 GHz), des dropsondes et des sondes microphysiques in-situ déployés à bord des avions Polar 5 et Polar 6. Ce travail montre comment les observations ACLOUD peuvent être utilisées pour évaluer la représentation des propriétés des MPCs dans le modèle et étudie également comment les propriétés des MPCs sont impactées par les conditions thermodynamiques atmosphériques, les types de surface et la pollution.Les deux systèmes de MPC étudiés se sont formés soit au-dessus de la banquise, soit au-dessus de l'océan, ce qui permet d'étudier l'effet des changements de surface sur les propriétés nuageuses. Les observations révèlent une situation de couplage « nuage-surface » pour les deux cas. Les MPCs observés au-dessus de l'océan (cas OO) se sont formés dans des conditions plus chaudes que ceux observés au-dessus de la banquise (cas SI). De plus, pour le système nuageux OO, sa base est située à plus haute altitude, son contenu en eau liquide surfondue (LWC) est plus important et son contenu en eau glacée (IWC) est plus faible que pour le système nuageux SI. A noter qu'une analyse comparative entre les réflectivités mesurées par le radar nuage et celles calculées à partir des mesures des sondes in-situ microphysiques met en évidence l'importance de prendre en compte le degré de givrage des agrégats dans l'estimation du IWC. Les concentrations en gouttelettes sont plus élevées dans le cas OO en raison de concentrations en aérosols (ou CCN; noyaux de condensation) plus élevées au-dessus de l'océan, tandis que les concentrations en cristaux de glace sont assez similaires dans les deux cas d'étude. Les températures plus chaudes observées dans le système nuageux OO indiquent que la phase glace ne peut être formée que par le processus de nucléation hétérogène pour ce cas ; alors que les températures légèrement plus froides rencontrées à l'intérieur du système nuageux SI impliquent que la phase glace peut également être formée par des processus de glace secondaire.Les comparaisons entre les observations et les simulations révèlent que le modèle WRF reproduit mieux les propriétés nuageuses telles que leur base, leur épaisseur et leur LWC lorsque les données d'initialisation utilisées, c'est-à-dire les données de ré-analyses ERA5, sont fournies avec une plus fine résolution verticale, surtout à proximité de la surface. Néanmoins, WRF sous-estime toujours l'IWC (en particulier pour le cas SI) car les températures simulées dans les nuages sont légèrement plus chaudes que celles observées modifiant ainsi l'utilisation de certaines paramétrisations représentant la formation de la glace. Des études de sensibilité ont été réalisées pour estimer l'impact des schémas numériques utilisés pour décrire la couche limite (BL) et la microphysique (MP) sur les propriétés nuageuses et ont révélé que la base et l'épaisseur des nuages dépendent fortement du schéma BL choisi, tandis que l'IWC et le LWC dépendent fortement du schéma MP choisi, mais avec des variabilités différents selon les deux cas. Des études de sensibilité supplémentaires ont été réalisées afin d'étudier l'impact de la pollution sur les systèmes SI et OO et montrent que la réponse des LWC et IWC au nombre de CCN n'est pas linéaire. Il existe une concentration critique en CCN (différente selon les deux cas) au-delà de laquelle la couche limite atmosphérique semble être saturée impactant peu les systèmes nuageux. Aussi, dans des conditions propres, le développement du cas OO est différent car la thermodynamique de la BL a été modifiée.