Thèse soutenue

Les fluctuations glaciaires au Pléistocène supérieur dans l'ouest du Massif central (Aubrac et Cantal, France) : reconstitutions géomorphologiques et chronologiques et implications paléoclimatiques

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Auteur / Autrice : Arthur Ancrenaz
Direction : Johannes Steiger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie physique et Géomorphologie
Date : Soutenance le 15/05/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : Lettres, Langues, Sciences humaines et Sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Géographie Physique et Environnementale
Jury : Président / Présidente : Bernard Etlicher
Examinateurs / Examinatrices : Régis Braucher, Philip Deline, Irene Schimmelpfennig, Étienne Cossart
Rapporteurs / Rapporteuses : Magali Delmas, Didier Roche

Résumé

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La dernière période glaciaire est marquée, dans le Massif central (France), par un englacement des hautes terres dont les traces sont, encore aujourd'hui, conservées dans le paysage. Les caractères des englacements successifs (étendue, épaisseur et type de glacier) étaient dépendants des contextes morpho-structuraux et de leur position géographique au sein du Massif central, ce dernier occupant une position d'interface paléoclimatique entre flux atlantiques et méditerranéens. Dans ce contexte, les fluctuations des paléoglaciers des Monts d'Aubrac et du Cantal, dans l'ouest du Massif central, sont regardées avec intérêt pour leurs relations directes avec les influences atlantiques pourvoyeuses d'humidité et pour la qualité des séquences sédimentaires glaciaires qui y sont conservées. Basée sur un travail d'inventaire des formes et formations glaciaires, de cartographie et de datation directe par nucléides cosmogéniques terrestres produits in situ (10Be, 26Al et 36Cl), cette thèse propose une reconstitution de l'histoire de l'englacement de ces deux massifs. Quatre épisodes glaciaires sont identifiés : la dernière emprise maximale entre 29 et 23 ka, suivie d'une avancée glaciaire forte entre 23 et 20 ka avant un épisode de déglaciation rapide au cours duquel survient un stade de stabilisation entre 19 et 16 ka. Finalement, les plus hauts cirques du Cantal sont restés englacés au moins jusqu'à 16 ka, quand l'Aubrac et le Cézallier voisins étaient totalement déglacés. Cette nouvelle chronologie glaciaire s'intègre dans un schéma paléoclimatique régional dans lequel les refroidissements de l'Atlantique nord (extension vers le sud du front polaire, événements de Heinrich) forcent le climat de toute l'Europe de l'ouest. Pour quantifier l'intensité des paléoflux atlantiques et méditerranéens qui soutiennent les paléoglaciers reconstitués dans ce travail, une approche exploratoire est déployée. Elle repose sur la simulation des paléo-enneigements comme indicateur des zones d'accumulation glaciaire au cours du dernier maximum glaciaire. Si, en l'état, la robustesse de l'approche est encore en phase de test, elle semble d'ores et déjà à même de quantifier les conditions paléoclimatiques, à une échelle spatiale fine, et d'investir la question des paléocirculations atmosphériques dans l'ouest du Massif central.