Lecture clinique et psycho-criminologique de l'agir violent adolescent : de l'alternance du rapport victimant/victimé. Entre répétition traumatique transgénérationnelle et actualisation d'une position victimale
Auteur / Autrice : | Kathleen Beuvelet |
Direction : | Sonia Harrati |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 11/12/2023 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Cliniques pathologique et interculturelle (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : David Vavassori |
Examinateurs / Examinatrices : Manuella De Luca | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Derivois, Astrid Hirschelmann |
Mots clés
Résumé
L’agir violent chez l’adolescent est un phénomène sociétal actuel qui alimente les débats politiques mais aussi scientifiques. Il s’inscrit au cœur d’enjeux complexes et déborde le seul champ des bouleversements psychiques, inhérents à la crise d’adolescence. Soutenu par un double ancrage théorique - en psychologie clinique d’orientation psychanalytique et en psychocriminologie clinique - notre thèse vise à comprendre en quoi l’agir violent adolescent se situerait à l’interface de vulnérabilités psychiques, sociales et familiales. Plus précisément, nous proposons de montrer en quoi des traumatismes transgénérationnels inélaborés viendraient se rejouer dans l’actuel adolescent, sous forme d’agirs violents. En cela, l’adolescent revêtirait un double positionnement : victime et auteur. Dès lors, nous posons l’hypothèse que l’agir violent adolescent relèverait d’une répétition traumatique transgénérationnelle et d’une alternance du rapport victimant/victimé. A partir d’une méthodologie qualitative, basée sur un entretien semi-directif et des tests projectifs, nous avons interrogé cinq adolescents. Les résultats ont mis en évidence que l’agir violent participerait à l’actualisation d’un vécu traumatique transgénérationnel et/ou d’une position victimale antérieure, opérée selon différentes modalités en fonction du processus-acte sériel mobilisé (alternance destruction/réparation ou retournement actif/passif). En plus d’offrir des perspectives cliniques, la discussion nous a amené à proposer une ouverture scientifique sur la clinique du masochisme (auto-sabotage/retournement contre soi) et sur la violence sacrificielle.