Thèse soutenue

Recit de ma mémoire personnelle : créer pour croire, lettres à moi-même. Recherche-création pour la compréhension de soi

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Auteur / Autrice : Martha Judith Noguera Fonseca
Direction : Emmanuelle GarnierMaría Teresa García Schlegel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et Sciences de l'Art
Date : Soutenance le 23/06/2023
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, langages et arts (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Reck
Examinateurs / Examinatrices : Germán Andres Molina Garrido
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Reck, Juan Ricardo Aparicio Cuervo

Mots clés

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Résumé

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Cette recherche-création, intitulée "Histoires de ma mémoire personnelle : créer pour croire, lettres à moi-même", est un travail personnel et intime qui étudie les mécanismes soutenant les relations affectives médiatisées par la violence. Elle met en évidence la voie émancipatrice que représente l'expérience créatrice, à travers l'analyse de mon Journal intime et de mes Lettres à moi-même, en rapport avec les chansons populaires de l'histoire de ma vie sociale, qui fonctionnent comme des ponts reliant la culture, le récit, les émotions et l'autobiographie.J'appelle ces mécanismes des « catégories émotionnelles », car il s'agit de types de sentiments que nous apprenons par l'interaction culturelle, et je les aborde dans une perspective théorique sociologique, en m'appuyant sur plusieurs auteurs qui les ont explorés. La première catégorie est celle d’être une femme en tant qu'idée socialement construite et je la divise en: la femme bonne en tant qu'elle est un objectif, la femme disciplinée, la femme académique, la femme en tant qu'idée d'infériorité par rapport aux hommes, l'idée de vouloir être quelqu'un d'autre afin d'être acceptée, et la femme nouvelle. La catégorie suivante est celle de l'amour, où j'étudie la construction sociale de l'amour. Je propose de parler d'amour dramatique et j’en définis deux dimensions : la dimension religieuse et la dimension économique.Une autre catégorie qui soutient la violence est celle de la sexualité et les sentiments que nous, en tant que femmes, éprouvons à son égard – que l'on soit vierge ou putain –, et les craintes liées à la grossesse chez les adolescentes et aux maladies sexuellement transmissibles ; enfin je propose le désir de la femme. La dernière catégorie émotionnelle que j’ai trouvéec est celle de la solitude, comme un privilège et comme un tabou.D'autre part, en examinant la littérature dans des disciplines qui ont mené des recherches sur des questions quotidiennes et intimes, comme la microsociologie, et en utilisant une approche narrative pour définir le parcours méthodologique, je constate que le fait d'enquêter sur des aspects personnels et intimes permet de donner des résultats qui englobent une communauté plus large et de générer des méthodologies de recherche propres, dans ce cas à partir de la création.Dans ces résultats, je constate que l'écriture autobiographique révèle que ce sont les croyances que nous avons sur les catégories émotionnelles, c'est-à-dire sur les manières de ressentir, qui valident, reproduisent et maintiennent les manières d'agir dans la mesure où nous acceptons une vision stéréotypée du rôle qui nous est assigné par le genre et la classe sociale. Ces croyances font partie d'un récit social commun, que nous apprenons et que nous renforçons par le biais d'un processus de tradition transmis par des productions culturelles, telles, entre autres, les paroles de chansons. Ce sont précisément les processus créatifs que nous menons dans les espaces artistiques, universitaires et sociaux, lorsque nous entrons en relation les uns avec les autres dans la vie quotidienne, qui permettent aux personnes de trouver des voies d'émancipation face aux relations affectives médiatisées par la violence.Quant au processus de création au cours de la thèse, des histoires qui complètent les récits que j'ai trouvés dans l'écriture intime. J'appelle ces histoires des Separatas. De même, à la fin, je présente une production littéraire, que j'ai créée à partir des résultats obtenus dans les espaces de l'atelier d'écriture créative, et qui réécrit l'histoire initialement vécue, Autrement dit, il s’agit de créer pour croire à nouveau en soi-même.