Thèse soutenue

Mimétisme müllérien et déclin de pollinisateurs

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Auteur / Autrice : Paul Chatelain
Direction : Isabelle DajozClaire VillemantAdrien PerrardMarianne Elias
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'évolution
Date : Soutenance le 15/09/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris (1997-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Machon
Examinateurs / Examinatrices : Doris Gomez, Carlos Lopez Vaamonde
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Michez, Benoît Geslin

Résumé

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La plupart des espèces de guêpes et d’abeilles (Aculeata) ont des motifs colorés et des couleurs marquées. Ces colorations sont souvent interprétées comme un signal dit aposématique, traduisant leur moyen de défense qu’est l’aiguillon venimeux. Sous la pression de sélection des prédateurs, les individus d’espèces nocives peuvent converger pour un signal, qui bénéficie à chacun de ces individus formant un cercle mimétique dit Müllérien (interactions mutualistes indirectes). En modifiant les probabilités d’extinctions locales, les changements globaux peuvent modifier les abondances des espèces et la composition des communautés de pollinisateurs, selon leur cercle mimétique. Par conséquent on s’attend à ce que les espèces mimétiques actuelles dominantes soient mieux protégées de la prédation et se maintiennent mieux au cours du temps. Le but de cette thèse est de tester si la présence de cercles mimétiques permet d’expliquer des différences de déclin observées entre les espèces d’une communauté de pollinisateurs dans le sud de la Corse (France), échantillonnée à deux reprises à un siècle d’intervalle. Dans le premier chapitre nous faisons un état de l’art des recherches sur le mimétisme chez les aculéates tout en identifiant des directions pour la recherche à venir. Dans le second chapitre nous quantifions la ressemblance entre espèces d’une communauté entière dans le sud de la Corse pour identifier des cercles mimétiques. Une phylogénie de la communauté est reconstruite afin de tester une ressemblance due à une ascendance commune. Nous démontrons une ressemblance adaptative en espèces en sympatrie dans la communauté et que de nombreuses espèces convergent pour différents phénotypes. Dans le troisième chapitre nous nous demandons si ces interactions mutualistes peuvent augmenter la persistance des espèces (les espèces des cercles numériquement bien protégés survivent mieux au cours du temps). Dans un premier temps nous utilisons un modèle mathématique pour estimer la dynamique de population au sein de la communauté mimétique, en testant l’effet de paramètres d’intérêt sur les risques d’extinctions. Ensuite nous testons notre hypothèse sur les données empiriques de la communauté. Bien que l’on observe théoriquement et empiriquement une tendance qui confirme nos prédictions, les résultats ne sont pas concluants et nous proposons des perspectives pour élucider ce lien potentiel entre déclin de pollinisateurs et interactions mimétiques.