Thèse soutenue

Étude de la correction des erreurs d’attachement durant la deuxième division de méiose dans l’ovocyte de souris

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Auteur / Autrice : Antoine Langeoire-Casalta
Direction : Eulalie Buffin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie moléculaire et cellulaire
Date : Soutenance le 20/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physiologie, physiopathologie et thérapeutique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de biologie du développement (Paris ; 1997-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Emilie Terret
Examinateurs / Examinatrices : Gilliane Maton, Antoine Guichet
Rapporteurs / Rapporteuses : Julie Welburn, Dimitris Liakopoulos

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les gamètes sont formés par deux divisions successives (méiose I et II). Les chromosomes homologues se séparent lors de la méiose I et les chromatides sœurs en méiose II, générant ainsi des gamètes haploïdes. Les erreurs de ségrégation sont particulièrement fréquentes dans les ovocytes de mammifères et entraînent des fausses couches ou des trisomies. L’attachement bipolaire des chromosomes au fuseau méiotique est une condition préalable à leur ségrégation correcte lors des deux divisions méiotiques. En mitose et en méiose I, le CPC (Chromosomal Passenger Complex) déstabilise sélectivement les attachements microtubules-kinétochores incorrects qui sont caractérisés par une tension faible au niveau du kinétochore. En parallèle, le SAC (Spindle Assembly Checkpoint) détecte les kinétochores non attachés et bloque la ségrégation des chromosomes jusqu’à ce que les attachements corrects soient établis. Ainsi, après une série d’attachement/détachement des microtubules, le mécanisme de correction permet l’établissement d’un attachement correct conduisant à l’inactivation du SAC et le passage en anaphase. Après la méiose I, les ovocytes de mammifères s’arrêtent en métaphase II et attendent la fécondation par le spermatozoïde. Mon projet de thèse visait à déterminer si le CPC est fonctionnel en méiose II dans les ovocytes de souris. Pour cela, mon approche expérimentale a consisté à mimer des attachements incorrects en réduisant chimiquement la tension au niveau du kinétochore, puis à observer la ségrégation des chromosomes par vidéo-microscopie en temps réel. Mes résultats ont montré que lorsque la tension est réduite en métaphase II précoce, l’anaphase II est fortement retardée. De plus, après inhibition du CPC ou du SAC, les ovocytes sont capables de rentrer en anaphase II malgré la tension réduite au kinétochore. Donc, le retard de l’anaphase II est dû à l’activité du CPC et du SAC. Ainsi, en métaphase II précoce, le CPC est bien fonctionnel et est capable de détecter les erreurs d’attachement. Cependant, lorsque la tension est réduite en métaphase II tardive, les ovocytes entrent en anaphase II sans retard comparé à des ovocytes contrôles. Ainsi, une tension faible en métaphase II tardive n’est pas détectée efficacement et n’induit pas l’activation du CPC et du SAC. Ceci est dû au fait que le niveau de la phosphatase PP2A au niveau des centromères augmente en métaphase II tardive et contrecarre l’activité du CPC. Ainsi seuls les ovocytes en métaphase II précoce et non tardive peuvent répondre à une faible tension et induire la correction des erreurs d’attachement. Ainsi, Bien que les ovocytes soient arrêtés et qu’ils aient du temps pour corriger les erreurs d’attachement, le CPC s’affaiblit au cours du temps et laisse un certain nombre d’erreurs non corrigées. Finalement, ces résultats contribuent à notre compréhension de l’origine des aneuploïdies liées à la méiose II dans les ovocytes de mammifères.