Thèse soutenue

Étude de l’expression et des interactions de la protéine ORF1p encodée par LINE-1 dans le cerveau dans un contexte pathophysiologique et de vieillissement

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Auteur / Autrice : Tom Bonnifet
Direction : Julia Fuchs Sèbe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (Paris ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Éric Batsché
Examinateurs / Examinatrices : Olga Corti, Rajiv Joshi, Pascale Bertrand, Michela Deleidi
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Gilbert, Michaël Rera

Résumé

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Le vieillissement et la dérégulation des éléments transposables sont deux processus intimement liés, caractérisés notamment par une dérépression des rétrotransposons LINE-1. Ces éléments LINE-1 représentent 21% de notre génome et seulement une minorité de ces séquences conserve un potentiel codant essentiel à leur mobilité. D’un côté, le vieillissement est marqué par la dérépression des LINE-1, d’un autre coté cette dérépression entraîne des instabilités génomiques, des altérations épigénétiques et de l’inflammation qui accentuent le vieillissement et mènent à la neurodégénérescence. Ce mécanisme pourrait donc être impliqué dans l’établissement des maladies neurodégénératives. Cependant, nos connaissances sur l’expression et la localisation des protéines encodées par LINE-1 dans le système nerveux central sont limitées. Cette étude explore, dans le cerveau murin et humain, l’expression et les interactions de la protéine endogène ORF1p, une protéine chaperon et de liaison à l’ARN encodée par LINE-1. Une approche novatrice combinant la cartographie du cerveau à des algorithmes de deep-learning pour la segmentation cellulaire sur des images pyramidales à grande échelle a été conçue. Cette approche permet une quantification de l’intensité d’un marqueur, dans le cas présent ORF1p, dans toutes les cellules d’une coupe est de les assigner à une région cérébrale définie. Nous avons ainsi pu caractériser une expression généralisée de ORF1p dans le cerveau murin en condition physiologique. Cette expression touche 20% des cellules et s’avère spécifiquement neuronale avec un niveau variable entre les régions. Chez les souris âgées, la quantité d’ORF1p augmente dans les neurones de plusieurs régions cérébrales dont le mésencéphale et le striatum. Au niveau transcriptomique, en caractérisant une expression à l’échelle individuelle des éléments LINE-1 dans des échantillons post-mortem humains, nous avons montré que les transcrits LINE-1 sont plus élevés chez les individus âgés. Nous observons également une dérégulation de ces transcrits et d’autres familles d’éléments transposables dans le cadre des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Dans le cerveau de la souris et dans les neurones dopaminergiques humains en culture, ORF1p interagit avec plusieurs réseaux protéiques impliqués dans l’épissage et la traduction et qui sont modifiés lors d’un stress in vitro. Ces travaux contribuent à une meilleure compréhension de l’étendue de l’expression de la protéine ORF1p et des LINE-1 dans le cerveau en condition pathophysiologique, notamment en démontrant une expression basale de cette protéine spécifiquement dans les neurones, qui est ensuite accentuée lors du vieillissement.