Thèse soutenue

Étude des effets électroniques de ligand dans des complexes organométalliques de fer et d’or par spectrométrie de masse

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Auteur / Autrice : Lyna Bourehil
Direction : Héloïse DossmannGustavo Garcia-Macias
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie moléculaire
Date : Soutenance le 22/09/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Chimie moléculaire de Paris Centre (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut parisien de chimie moléculaire (2009-....)
Jury : Président / Présidente : Marc Simon
Examinateurs / Examinatrices : Claire Romanzin, Martin Schwell
Rapporteurs / Rapporteuses : Niloufar Shafizadeh, David Rondeau

Résumé

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La chimie organométallique est un processus clé dans la catalyse homogène et donne accès à une large gamme de produits et de réactions. Par leurs effets stériques et électroniques, les ligands sont capables d'orienter la réactivité des complexes et peuvent donc influencer la sélectivité des transformations chimiques. Habituellement, la liaison métal-ligand est représentée par le modèle Dewar-Chatt-Duncanson impliquant deux interactions opposées, un effet σ-donneur et un effet π-accepteur. Au fil des ans, de nombreuses méthodes expérimentales ont été développées pour mesurer ces effets électroniques. La plus courante est celle de Tolman qui se limite aux complexes organométalliques, de type PR3Ni(CO)3 possédants des ligands thermomètres CO. Le paramètre électronique de Tolman est basé sur la variation de la fréquence d’élongation symétrique du CO (A1). Récemment, de nouvelles approches expérimentales en phase gazeuse ont été utilisées et développées par mon équipe pour mesurer ces effets. L'une est basée sur la spectroscopie de photoélectrons pour obtenir la structure électronique du complexe, et l’autre est basée sur la spectrométrie de masse par collision pour accéder à la mesure de l’énergie de dissociation. Les deux méthodes ont montré des résultats satisfaisants sur des systèmes modèles, ce qui a incité l’application de ces approches à des systèmes plus complexes de catalyseurs développés pour diverses réactions chimiques. Je présente dans ma thèse les résultats obtenus pour des complexes tricarbonylés de fer de type LFe(CO)3 étudiés par spectroscopie de photoélectron de seuil couplée au rayonnement synchrotron et à la spectrométrie de masse, où L correspond à un ligand cyclopentadiènone différemment substitué d’un complexe à un autre. La méthode expérimentale nous a permis d'accéder aux énergies d'ionisation des complexes ainsi qu’aux énergies de dissociations séquentiels Fe-CO du cation précurseur résolues en énergie interne. De manière similaire à Tolman, l’énergie de dissociation de la liaison M-CO reflète la force de la liaison métal-ligand, ce qui permet d’évaluer l’effet donneur global des différents ligands utilisés. Des approches théoriques validées sur les complexes cationiques ont rendu possible l’extrapolation vers les énergies de liaison des complexes neutres impliqués dans des réactions catalytiques. Par ailleurs, une deuxième partie de ma thèse a concerné des complexes d’or(III) de type [(C^C)Au(NHC/PPh3)L]+ et [(C^N^C)AuL]+ où L est un ligand pyridinique différemment substitué, qui ont été étudiés par spectrométrie de masse au moyen de la dissociation par collision à haute énergie (HCD). Pour ces composés, la mesure des énergies de dissociation se fait directement entre le métal et le ligand d’intérêt. L'effet de la substitution du ligand influe sur l'enrichissement du centre métallique et par conséquent sur la réactivité du système. Le modèle statistique Rice-Ramsperger-Kassel-Marcus (RRKM) est employé pour modéliser les courbes de fragmentation obtenues et en extraire l’énergie nécessaire à la dissociation. La rationalisation des résultats expérimentaux est faite à l’aide de la théorie de la fonctionnelle de la densité et les méthodes de description des liaisons pour avoir des informations sur la structure électronique des complexes et donc sur l'interaction métal-ligand.