Thèse soutenue

Production et excitation mécanique d’un mécanorécepteur artificiel

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pierre Tapie
Direction : Elie Wandersman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 25/09/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Jean Perrin (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Christine Ménager
Examinateurs / Examinatrices : Abdou Rachid Thiam, Clément Campillo
Rapporteurs / Rapporteuses : Gladys Massiera, Yoël Forterre

Résumé

FR  |  
EN

L’Homme est capable de sonder tactilement son environnement à l’aide d’un contact direct entre un objet et ses doigts. Ce contact induit des contraintes mécaniques qui se propagent dans la peau jusqu’à des cellules nerveuses mécanosensibles appelées mécanorécepteurs. Le caractère mécanosensible de ces derniers est dû à des nanopores transmembranaires mécanosensibles qui s’ouvrent lors d’une excitation mécanique et qui induisent un flux d’ions à travers la membrane. Ce phénomène provoque une dépolarisation de la membrane qui génère in fine des potentiels d’action qui se propagent vers le système nerveux central. Pour étudier ces mécanismes d’un point de vue physique, nous avons construit un système biomimétique de ces mécanorécepteurs sous la forme d’une vésicule décorée de nanopores transmembranaires, piégée dans un hydrogel. Ces mécanorécepteurs artificiels sont fabriqués par une méthode fluidique originale très simple, qui ne nécessite qu’une simple micropipette. Par des mesures de fuite de fluorophores à travers la membrane, nous avons montré que la bicouche lipidique de la vésicule pouvait être fonctionnalisée par des nanopores transmembranaires passifs, non-mécanosensibles. Nous avons également utilisé des méthodes de biologie synthétique pour y insérer des nanopores mécanosensibles de la famille MscL. Nous avons montré que ce mécanorécepteur artificiel était déformable mécaniquement par simple indentation de la surface du gel et nous avons caractérisé et modélisé comment les contraintes mécaniques extérieures étaient encodées dans la déformation. Nous avons montré que mécaniquement le système était analogue à une cavité noyée dans un milieu élastique. En particulier, le caractère anisotrope des déformations de la membrane a été mis en évidence. Nous nous sommes également intéressés à la réponse dynamique d’une cavité (comme analogue mécanique du mécanorécepteur) lorsqu’un doigt artificiel la contenant est frotté contre une surface rugueuse. Nous avons montré que les fluctuations de forme de la cavité encodaient la texture de la surface explorée, et mis en évidence la présence d’une surmodulation de ces fluctuations lorsque la surface du doigt est décorée d’empreintes digitales.