Thèse soutenue

Biodiversité, dispersion et histoire évolutive des syngnathidae (Teleostei) insulaires de la région Indo-Pacifique

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Auteur / Autrice : Vincent Haÿ
Direction : Philippe KeithClara Lord-Daunay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des organismes
Date : Soutenance le 24/03/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Dufour
Examinateurs / Examinatrices : Daniela Bănaru, Fabrice Télétchea
Rapporteurs / Rapporteuses : Paulo Marques Machado Brito, Jean-François Agnese

Mots clés

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Résumé

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La famille des Syngnathidae (hippocampes, dragons des mers et syngnathes) est représentée par plus de 300 espèces reparties dans une cinquantaine de genres. La grande majorité est distribuée dans les eaux côtières marines tant tropicales que tempérées. Cependant, une trentaine d’entre elles, sont dulçaquicoles et peuplent les rivières des îles tropicales de la région Indo-Pacifique. Ces espèces font face à de nombreuses pressions anthropiques et sont d’ailleurs considérées par certains auteurs comme les espèces les plus menacées de la famille. Depuis leur description, les syngnathes d’eau douce de la sous famille des Nerophinae ont connu une histoire taxonomique et nomenclaturale complexe, l’appartenance aux différents genres et leur validité ayant changé de nombreuses fois au cours du temps. Leur taxonomie, basée uniquement sur des caractères morphologiques était donc imprécise et constituait un frein à toutes recherches sur ces organismes. La révision taxonomique par une approche intégrative (morphologique, moléculaire, géographique et écologique) des espèces dulçaquicoles de la sous-famille des Nerophinae, préalablement distribuées dans six genres, a permis de replacer la trentaine d’espèces au sein du même genre, Microphis Kaup, 1853. Ces travaux ont permis de valider 31 espèces dans le genre Microphis, incluant la description de deux nouvelles espèces et la revalidation de deux autres. Une fois la taxonomie clarifiée, nous avons pu étudier l’écologie et du cycle de vie de plusieurs espèces, choisies pour leurs répartitions géographiques plus ou moins larges : Microphis brachyurus (Bleeker, 1854) présente du Sri Lanka à la Polynésie française, Microphis nicoleae Haÿ et al., 2023 présente en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux îles Salomon et Microphis cruentus Dawson & Fourmanoir, 1981, endémique de Nouvelle-Calédonie. La microanalyse chimique de leurs otolithes, à l’aide du rayonnement synchrotron avec la fluorescence aux rayons X a confirmé un cycle de vie amphidrome pour M. brachyurus et M. nicoleae et une amphidromie facultative pour M. cruentus. De plus, la résolution très fine apporté par le rayonnement synchrotron a permis d’explorer plus en détail la complexité de la chimie de l’otolithe avec des implications dans le domaine de l’otolithométrie de manière générale. Enfin, avec les analyses phylogéographiques préliminaires des espèces M. brachyurus et M. retzii, nous avons pu constater : (i) une structuration en deux populations distinctes pour M. brachyurus et (ii) un complexe d’espèce pour M. retzii en Asie du Sud-Est. L’étude simultanée de plusieurs espèces aux aires de répartitions proches, voire même sympatriques est primordiale car bien que les évènements biogéographiques qu’elles subissent soient similaires, leurs réponses face à ces contraintes varient. L’ensemble des résultats de cette thèse avec la délimitation correcte des genres et des espèces, la compréhension de leur écologie et de leur dispersion sont donc d’une importance capitale pour la conservation et la protection des syngnathes dulçaquicoles. Ils constituent une première base essentielle pour la mise en place de plans de gestion et de conservation à une échelle locale mais aussi régionale.